À l'issue de leur défaite contre la Suède, les Bleus ont eu une franche explication. Si l'épisode n'est pas sans rappeler l'affaire de Knysna, le sélectionneur espère aussi qu'il permettra de remobiliser l'équipe avant d'affronter l'Espagne.
AFP - La France est enfin parvenue à passer le cap symbolique du 1er tour en phase finale, mais la défaite contre la Suède (2-0) à l'Euro-2012 a montré les failles béantes des Bleus avant le choc contre l'Espagne et créé une atmosphère électrique dans le vestiaire.
La prestation catastrophique de l'équipe de France a totalement gâché ce qui aurait dû
AFP- La parole de mercredi à l'Euro-2012 est signée du milieu de terrain français Florent Malouda à propos de l'explication entre joueurs de l'équipe de France, après la défaite face à la Suède (2-0) à l'Euro-2012: "dans les vestiaires, il faut quelquefois s'envoyer des rafales".
"La discussion c'est les missiles qu'on s'envoie entre nous. Normal, dans un vestiaire il faut quelquefois s'envoyer des rafales. On était énervés par rapport à la prestation d'ensemble", a expliqué Malouda en conférence de presse.
Cette déclaration au lendemain de la qualification, assurée malgré ce revers, pour les quarts de finale, traduit la drôle d'ambiance électrique qui a semblé régner chez les Bleus dans les minutes qui ont suivi le match.
"Les vieux démons" ont refait surface, selon d'autres mots prononcés par Florent Malouda, qui a fustigé mercredi l'"attitude" et "l'état d'esprit" de ses coéquipiers et évoqué cette sensation désagréable d'un "retour en arrière".
être une délivrance pour une nation encore sous le choc du traumatisme de Knysna et des deux fiascos de l'Euro-2008 et du Mondial-2010.
"Les vieux démons" ont ainsi refait surface, selon les mots de Florent Malouda, qui a fustigé mercredi l'"attitude" et "l'état d'esprit" de ses coéquipiers et évoqué cette sensation désagréable d'un "retour en arrière".
L'explication musclée entre plusieurs joueurs après le coup de sifflet final, avec entre autres Ribéry et Benzema, est le signe tangible de cette frustration.
"Ca a un peu chauffé parce que tous les joueurs ont eu le sentiment que tout le monde n'avait pas tout donné. Pour gagner les matches, il faut les jouer et bien jouer. Ca prouve qu'il y a de la réaction, de l'action et un peu d'électricité. J'espère qu'il y en aura contre l'Espagne et à bon escient", a expliqué Laurent Blanc.
Ces échanges vifs font forcément remonter de douloureux souvenirs à la surface, deux ans quasiment jour pour jour après les insultes proférées par Nicolas Anelka à l'endroit de Raymond Domenech et la fameuse grève de l'entraînement qui les avait suivies.
Malouda ne s'est pas empêché d'y faire clairement allusion.
"Après ce qu'on a réussi et accompli depuis deux ans et l'Afrique du Sud, notre présence à l'Euro et notre qualification pour les quarts de finale, le fait de ne pas avoir joué en équipe fut un choc et une très grande déception. Il ne faut pas pointer du doigt untel et untel et avoir une vraie discussion. Critiquer, c'est bien mais si on ne corrige pas les choses, avec l'adversaire qui arrive samedi, l'addition pourrait être salée", a indiqué le joueur de Chelsea.
"L'intelligence de jeu", selon Blanc
Mais le contexte est aujourd'hui différent de celui de Knysna, les Bleus étant qualifiés pour les quarts de finale et la réaction véhémente de certains joueurs s'apparentant plus à un sursaut d'orgueil qu'à un clash susceptible de faire exploser le groupe comme en 2010.
Blanc a ainsi souhaité très vite replacer l'aspect technique au centre de la conversation durant sa conférence de presse de lendemain de match.
"Il faudra trouver plusieurs ressorts pour faire un exploit et battre l'Espagne. Hier, ça a été une sale soirée pour les joueurs, pour le staff technique. On ne faisait pas ce qu'il fallait pour gagner ce match", a commenté le sélectionneur, pour qui le salut des Bleus passera encore une fois par "le jeu".
Mais Blanc a aussi avoué ne pas avoir encore cerné les limites de son équipe, capable de dominer outrageusement l'Ukraine devant son public (2-0) avant de s'écrouler mentalement, physiquement et techniquement quatre jours plus tard contre des Suédois déjà éliminés.
"Le jeu de l'Espagne est efficace et spectaculaire. Il faudrait se tourner vers ça, mais en ce qui nous concerne, on n'y est pas vraiment, on est loin de ça", a-t-il admis.
Se pose en filigrane la question du profil des joueurs de l'équipe de France, qui regorge de talents individuels mais dont l'addition au sein d'un collectif reste à parfaire. Avec sur le banc des accusés Samir Nasri, cloué au pilori pour sa propension à ralentir le jeu.
"Il faudrait trouver des joueurs qui jouent simplement à la manière espagnole, ça s'appelle l'intelligence de jeu et c'est une qualité de plus en plus rare chez un footballeur. Ce serait effectivement plus efficace d'avoir ce genre de joueurs que ceux qui font des exploits individuels", a affirmé sans équivoque Laurent Blanc.