Mardi, lors d'une réunion à Moscou, l'Iran et une délégation de six pays, dont la France, ne sont pas parvenus à s'entendre sur le programme nucléaire de Téhéran. Une prochaine rencontre est programmée le 3 juillet.
REUTERS - L’Iran et les grandes puissances n’ont pas réussi à surmonter leurs divergences sur le programme nucléaire de Téhéran, mardi à Moscou, et se retrouveront le 3 juillet à Istanbul pour une réunion de suivi technique, a déclaré la représentante de la diplomatie de l’Union européenne, Catherine Ashton.
Celle-ci, qui conduisait la délégation des « Six » - Etats-Unis, Chine, Russie, France, Grande-Bretagne et Allemagne - durant les deux jours de discussions à Moscou, a dit à la presse que des divergences de poids demeuraient entre Téhéran et ces pays.
« La balle est dans le camp de l’Iran. Nous attendons que l’Iran décide s’il veut faire fonctionner la diplomatie pour que des mesures destinées à rétablir la confiance soient prises et pour répondre aux préoccupations de la communauté internationale », a déclaré Catherine Ashton mardi après la clôture des discussions.
« Mais il y a encore beaucoup, beaucoup à faire », a-t-elle ajouté, tout en précisant que la réunion de suivi du 3 juillet porterait sur des détails techniques plutôt que sur des questions politiques plus larges.
De son côté, le négociateur iranien Saeed Jalili a estimé que cette session de discussions avait été plus sérieuse et plus réaliste que les précédentes, mais il a réaffirmé que l’enrichissement de l’uranium était un droit garanti à l’Iran et qu’il n’y avait pas de raison de douter des intentions pacifiques du programme nucléaire iranien.
Il a réaffirmé en outre que les résolutions du Conseil de sécurité visant l’Iran étaient « illégales », mais a souhaité néanmoins un nouveau cycle de négociations.
« Nous espérons que la rencontre technique (du 3 juillet) aboutira à des conclusions acceptables et fera des propositions de sorte que Mme Ashton et moi-même puissions décider de la date et du lieu des prochaines négociations », a-t-il ajouté.
Nouvelle guerre ?
La menace d’enlisement, voire de rupture des discussions avec l’Iran, alimente l’hypothèse d’une intervention militaire d’Israël, qui a menacé de bombarder les sites nucléaires iraniens en cas d’échec des efforts diplomatiques.
L’Iran affirme que son programme nucléaire n’a qu’une fin civile, mais les six grandes puissances (Allemagne, Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne et Russie) veulent que Téhéran cesse d’enrichir de l’uranium à des niveaux lui permettant pratiquement d’accéder à une utilisation militaire.
L’Iran a insisté lundi sur un allègement des sanctions et sur son droit à enrichir l’uranium, ce que les Six refusent tant que l’Onu ne sera pas autorisée à inspecter ses installations.
Michael Mann, porte-parole de Catherine Ashton, chef de la diplomatie européenne, a qualifié les discussions de lundi, d’ »intenses et difficiles ».
« Nos demandes clés sont : arrêt (de la production d’uranium enrichi), fermeture (du site souterrain d’enrichissement de Fordow) et livraison (des stocks hors du pays) », a résumé un diplomate occidental présents aux discussions.
La réunion de Moscou est la troisième du genre depuis que l’Iran et les Six ont renoué le dialogue en avril après quinze mois d’interruption.
L’arrêt de la production d’uranium enrichi à 20%, étape essentielle sur la voie de l’acquisition de la bombe mais que l’Iran justifie par les besoins de son réacteur de recherche médicale de Téhéran, est l’une des principales exigences des Six.