Le procès de Ratko Mladic, ancien chef militaire des Serbes de Bosnie, a été ajourné sine die. Fin mai, la défense avait dénoncé des irrégularités et demandé l'ajournement du procès. Mladic est notamment accusé de crimes contre l'humanité.
AFP - La présentation des éléments de preuve à charge contre l'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie Ratko Mladic, qui devait commencer le 25 juin, a été suspendue sine die par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, a annoncé lundi le TPIY.
"La chambre a suspendu jusqu'à nouvel ordre le début de la présentation des preuves de l'accusation contre Ratko Mladic", a indiqué le TPIY dans un communiqué : "la chambre publiera sa décision complète et son argumentaire en temps voulu".
La défense avait demandé le 31 mai un ajournement de six mois du procès, affirmant n'avoir pas eu assez de temps pour se préparer et dénoncé des "irrégularités" dans la divulgation des éléments de preuve en possession du bureau du procureur.
Celui-ci, reconnaissant que des erreurs avaient été commises, avait indiqué ne pas être opposé à un ajournement.
Arrêté le 26 mai 2011 en Serbie après avoir échappé pendant seize ans à la justice internationale, M. Mladic, 70 ans, est accusé de génocides, crimes contre l'humanité et crimes de guerre pendant la guerre de Bosnie, qui avait fait 100.000 morts et 2,2 millions de déplacés entre 1992 et 1995.
Il encourt la prison à vie et doit notamment répondre du massacre de Srebrenica en juillet 1995, au cours duquel près de 8.000 hommes et adolescents musulmans avaient été tués.
A la demande de la défense, les juges avaient déjà ajourné le procès le 17 mai, au lendemain de son ouverture et à l'issue de la déclaration liminaire de l'accusation, et décidé qu'il devait reprendre le 25 juin avec l'audition du premier témoin de l'accusation, initialement prévue pour débuter le 29 mai.