Après un nul contre l'Angleterre (1-1), les Bleus seraient bien inspirés de l'emporter ce vendredi face à une Ukraine emmenée par l'inusable Shevchenko. L'enjeu ? Rester dans la course aux quarts et éviter de voir ressurgir de vieux démons.
REUTERS - Engluée lundi dans la défense anglaise, la France va devoir trouver la solution à ses problèmes offensifs vendredi face à une Ukraine en pleine confiance après sa victoire d’entrée contre la Suède dans le groupe D de l’Euro 2012.
Mathématiquement, un match nul ou même une défaite sur la pelouse de la Donbass Arena contre un des deux pays hôtes du tournoi ne serait pas synonyme d’élimination, quel que soit le résultat de la rencontre Suède-Angleterre disputée un peu plus tard à Kiev.
Mais le spectre de l’Euro 2008 et de la Coupe du monde 2010, marqués par des sorties sans gloire dès la phase de poule, ressurgirait immanquablement.
"Si on a des grands joueurs, il faut qu’ils le démontrent demain", a lâché le sélectionneur Laurent Blanc jeudi lors d’une conférence de presse.
La France n’a toujours pas remporté une rencontre à ce stade d’une grande compétition depuis 2006, et la série de 22 matches sans défaite alignée depuis près de deux ans par les Bleus de Blanc ne pèserait pas lourd au regard d’une contre-performance dans la fournaise de Donetsk.
Laurent Blanc en est bien conscient, et sait que tout reste à faire sur les deux derniers matches: "Lorsqu’on fait match nul au premier match, les deux suivants deviennent décisifs."
M'Vila d'entrée ?
Le sélectionneur a refusé de dire s’il procéderait à un ou plusieurs changements dans son onze de départ, en faisant par exemple débuter Yann M’Vila à la place d’Alou Diarra comme "sentinelle" devant la défense.
Mais il a préparé le terrain à d’éventuels ajustements, prenant soin d’expliquer que "ce ne sera(it) pas une sanction pour ceux qui ont joué le premier match."
Il a aussi souligné que Yann M’Vila serait peut-être dans de meilleures dispositions physiques que d’autres.
"Peut-être que ce repos a fait qu’il a retrouvé un peu de fraîcheur et tous ces paramètres vont rentrer en compte pour savoir s’il va débuter", a-t-il dit.
Quels que soient les joueurs alignés, il a insisté sur la nécessité pour chacun de se libérer et de prendre des risques.
"Il n’y a pas que les joueurs offensifs qui peuvent faire la différence. Je vais demander à ce que tous les joueurs se lâchent, quel que soit le poste. Avant que les attaquants soient mis en bonne position, il faut que d’autres aient pris des initiatives."
En face, la France aura affaire à une formation qui a réussi son entrée dans l’Euro au-delà de ses propres espérances. En battant la Suède 2-1, elle n’a pas seulement surpris les experts, elle a aussi fait le plein de confiance, à l’image d’Andreï Chevtchenko, double buteur renaissant et à nouveau idole de tout un peuple.
Outre les 34°C et le temps orageux prévus dans la cuvette de la Donbass Arena - "un four" selon Laurent Blanc, les Bleus doivent s’attendre à une réception brûlante de la part du public, et les quelques centaines de supporters français auront bien du mal à faire entendre leur voix.
La France ne part toutefois pas sans cartouches. En six rencontres, elle n’a jamais perdu contre l’Ukraine (trois victoires et trois nuls) et garde un bon souvenir de son large succès (4-1) dans cette même enceinte face aux Ukrainiens en match amical il y a un an.
Pression inhibante ou motivante ?
Reconnaissant que le match de vendredi sera beaucoup plus difficile car "le contexte est totalement différent", le sélectionneur n’est pas certain que le fait de jouer à domicile soit pour l’Ukraine un élément favorable. "La pression, ça inhibe les jambes ou ça les surmotive", fait-il remarquer.
Laurent Blanc veut croire aussi en défense à un retour en forme progressif de Philippe Mexès, peu sollicité contre l’Angleterre mais assez convaincant dans ses interventions.
Le sélectionneur et ses joueurs sont cependant confrontés à une équation simple qu’ils n’ont pu résoudre lundi contre l’Angleterre: comment parvenir à forcer le verrou d’une défense renforcée ?
Car l’Ukraine, forte de ses trois points au classement, peut se permettre de voir venir son adversaire qui, malgré ses multiples atouts offensifs, n’a égalisé lors de son premier match que sur un tir des vingt mètres de Samir Nasri.
Laurent Blanc a fait de la possession de balle son leitmotiv. Il sait aussi que cette condition est nécessaire mais pas suffisante pour débloquer une rencontre.
Ukraine: Pyatov - Gusev, Mikhalik, Khacheridi, Selin - Yarmolenko, Tymoschuk, Rotan (ou Nazarenko), Konoplyanka - Shevchenko (cap), Voronin
Sélectionneur: Oleg Blokhine (UKR)
France: Lloris (cap.) - Debuchy, Rami, Mexès, Evra - Mvila, Cabaye, Malouda - Nasri, Benzema, Ribéry
Sélectionneur: Laurent Blanc (FRA)