![En Moselle, la médiatique Aurélie Filippetti joue son ministère de la Culture En Moselle, la médiatique Aurélie Filippetti joue son ministère de la Culture](/data/posts/2022/07/17/1658054645_En-Moselle-la-mediatique-Aurelie-Filippetti-joue-son-ministere-de-la-Culture.jpg)
Aurélie Filippetti se présente dans la 1e circonscription de la Moselle, acquise à la droite depuis dix ans. Prête à renoncer à son maroquin rue de Valois, cette dernière estime que la seule légitimité vient du suffrage universel.
Elle joue gros en se présentant aux élections législatives des 10 et 17 juin prochains. La ministre de la Culture Aurélie Filippetti, députée sortante de Meurthe-et-Moselle, repart à la conquête d'une circonscription, la sienne ayant disparu lors du redécoupage de la carte électorale française en 2009. Elle a choisi de se présenter dans la 1e circonscription de Moselle, pourtant acquise à la droite depuis dix ans.
Native d'Autun-le-Tiche, dans le nord du département, elle se dit pourtant "prête à prendre le risque" de renoncer à son ministère de la rue de Valois, en accord avec la règle fixée par le Premier ministre de quitter le gouvernement en cas de défaite. Si certaines comme Najat Vallaud-Belkacem [ministre du Droit des femmes] ou Christiane Taubira [ministre de la Justice] ont finalement renoncé, elle, veut aller jusqu’au bout, arguant que "la seule légitimité […] vient de l'élection au suffrage universel".
Conquérir un fief de droite ne semble pas l'effrayer. Il faut dire qu’en 2007, elle avait déjà connu une situation identique en se présentant dans un bastion de l’UMP. Après trois semaines de campagne, l’enfant du pays avait créé la surprise en s’imposant d’une courte tête dans feue la 8e circonscription. Aujourd’hui, la fille d'un mineur de Moselle se dit "plutôt confiante" de remporter cette circonscription, où François Hollande est arrivé en tête le 6 mai avec 52,27 % des voix. Sans compter que le député sortant, le maire UMP de Woippy, François Grosdidier, a quitté son siège à l’Assemblée nationale après son élection en tant que sénateur l'an dernier.
La ministre profite également de sa forte exposition médiatique pour obtenir les voix d’un territoire qui englobe à la fois des quartiers plutôt bourgeois de Metz et des communes populaires de sa périphérie sidérurgique. "Les gens sont contents que je sois entrée au gouvernement. Ils sentent ça comme une fierté par rapport au sentiment d'abandon dont souffre cette région", commente l'agrégée de lettres qui a évoqué cette situation dans son livre écrit en 2003, "Les derniers jours de la classe ouvrière".
Risque de triangulaire
Cette médiatisation est loin d’intimider les 13 autres candidats, à l’image du candidat UMP de 35 ans, Julien Freyburger. Le conseiller municipal de Maizières-lès-Metz estime que les gens préfèrent "un député ancré sur le terrain", plutôt qu’un ouragan médiatique. Celui qui se targue d’être proche des électeurs n’hésite d’ailleurs pas à égratigner son adversaire socialiste sur son bilan de député "qui passe plus de temps à Paris".
De son côté, la candidate du Front national, âgée de 34 ans, Delphine Haffner, novice en politique, se montre moins sévère à l’égard de sa rivale socialiste. "Je ne critique pas la femme. Elle est courageuse de mettre en cause sa fonction de ministre", affirme celle qui défend les couleurs de Marine Le Pen, arrivée en tête au premier tour de la présidentielle dans certaines villes du département. Delphine Haffner qui se présente comme une citoyenne ayant "les mêmes problèmes que 90 % des gens à la fin du mois" pourrait jouer les trouble-fête au second tour des législatives. Dans l’éventualité où le FN se maintienne au second tour face à l’UMP et au PS, Aurélie Filippetti serait alors en bonne posture pour l’emporter.