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Le préfet de police de Paris, Michel Gaudin, a été limogé

Le ministre de l'intérieur, Manuel Valls, a signifié son limogeage au préfet de Paris Michel Gaudin (photo), un proche de Nicolas Sarkozy. Les prochaines victimes de ce grand ménage devraient être les patrons du renseignement et de la police.

AFP - Le départ de Michel Gaudin de la préfecture de police de Paris (PP), qui doit être suivi de ceux des patrons du renseignement intérieur et de la police, amorce un grand ménage dans la police, comme des propos de François Hollande pendant la campagne l'avaient laissé penser.

Officiellement, le départ M. Gaudin devrait être annoncé à l'issue du conseil des ministres mercredi, selon une source proche du dossier.

En revanche, l'incertitude demeurait quant à la date de l'annonce des départs de

François Hollande ne souhaite pas de "grand ménage" dans la police

Le départ de Michel Gaudin de la préfecture de police de Paris (PP), qui doit être suivi de ceux des patrons du renseignement intérieur et de la police, amorce un grand ménage dans la police, qui, a promis François Hollande, "ne sera pas une valse" et "va s'arrêter là".

"Ce ne sera pas une valse. Trois personnes, ça ne sera pas une valse considérable", a déclaré le président de la République répondant sur France 2 aux accusations de "chasse aux sorcières" lancées à droite. "Pour la police, ça va s'arrêter là", a-t-il assuré.

"Ils seront remplacés non par par des proches, des intimes, des obligés, mais par des hauts fonctionnaires de qualité parce que je veux assurer la sécurité de mes concitoyens mais je veux que la police soit une institution respectée" avec à sa tête "des fonctionnaires reconnus pour leur qualité et non des proches du pouvoir".(AFP)
 

Frédéric Péchenard, directeur général de la police nationale (DGPN), et de Bernard Squarcini, directeur central du renseignement intérieur (DCRI), dont le principe semble acquis depuis plusieurs jours.

Ces trois responsables policiers sont des proches de Nicolas Sarkozy et paient clairement "leur proximité avec l'ancien chef de l'Etat", selon un haut responsable policier.

Sollicité par l'AFP, le ministère de l'Intérieur s'est refusé à tout commentaire.

Alors que son sort semblait en balance, Michel Gaudin, 63 ans, s'est vu signifier mardi matin son départ de la PP par le ministre de l'Intérieur Manuel Valls.

"On a été un peu surpris", a confié l'un des proches du préfet. M. Gaudin, qui doit partir à la retraite dans un an, pensait pouvoir se maintenir en place malgré sa proximité affichée avec l'ex-président.

"Afin d'éviter l'image d'une chasse aux sorcières dans la police, il avait été envisagé de laisser Michel Gaudin jusqu'à son départ en retraite. Mais finalement ce scénario n'a pas été retenu", a dit à l'AFP une source proche du dossier.

Parmi ses successeurs potentiels, le nom de l'actuel directeur de l'ENA, le préfet Bernard Boucault, ancien directeur de cabinet de l'ex-ministre de l'Intérieur Daniel Vaillant (PS), est avancé par plusieurs sources.

M. Gaudin irait lui au Conseil d'Etat, selon une source proche du dossier.

"Mise en place d'un Etat PS"

Pendant la campagne présidentielle, François Hollande avait tenu des propos très durs visant, sans les nommer, certains hauts responsables policiers.

Le nouveau chef de l'Etat avait évoqué en février "un Etat UMP" et "un vrai système en place au niveau du ministère de l'Intérieur", ajoutant: "Aucun de ceux qui aujourd'hui exercent des responsabilités et qui sont loyaux n'ont à s'inquiéter mais, en revanche, ceux qui sont liés à ce système auront forcément à laisser la place à d'autres".

Quelques jours plus tard au mois de mars, M. Hollande s'était fait plus précis en évoquant, concernant M. Squarcini, des "manquements" sur "un certain nombre de fadettes, d'écoutes", en allusion à un volet de l'affaire Woerth-Bettencourt.

Le patron de la DCRI a été mis en examen en octobre 2011 dans l'affaire dite des "fadettes", sur l'espionnage d'un journaliste du Monde qui travaillait sur l'affaire Woerth-Bettencourt.

M. Hollande avait été plus nuancé à l'égard de M. Péchenard, assurant qu'il n'avait pas de raison de le "virer du jour au lendemain", tout en précisant qu'il n'y avait pas non plus "de raisons qu'il reste toute sa vie" à ce poste.

Ces départs, qui pourraient entraîner un vaste remaniement des cadres nationaux de la police, selon un source policière, font toutefois grincer quelques dents côté UMP.

"Aujourd'hui, la chasse aux sorcières contre Michel Gaudin démontre la réelle volonté sectaire d'une mise en place d'un Etat PS", a réagi à l'AFP Bruno Beschizza, secrétaire national de l'UMP en charge des questions de sécurité.

Le députe-maire du Raincy Eric Raoult (UMP) a dénoncé dans un communiqué "le sectarisme du gouvernement Hollande qui s'apparente à une véritable chasse aux sorcières".