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Un rapport interne de l’ONU que s’est procurée la BBC affirme que des Rwandais ont été formés dans leur pays pour renforcer la rébellion au Nord-Kivu, en République démocratique du Congo. Kigali dément "catégoriquement".
AFP - Le Rwanda a "catégoriquement" démenti lundi le rapport confidentiel de l'ONU selon lequel des Rwandais auraient été recrutés et formés dans leur pays pour renforcer les ex-rebelles que l'armée congolaise combat depuis début mai dans la province du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo.
"Ce sont des rumeurs totalement fausses et dangereuses", a déclaré dans un communiqué la ministre des affaires étrangères Louise Mushikiwabo.
"Depuis le départ le Rwanda a toujours soutenu que l'instabilité actuelle dans l'est de la RD Congo est une affaire qui relève du gouvernement congolais et de l'armée congolaise", a-t-elle poursuivi.
"L'intérêt national du Rwanda est de contenir le conflit et d'établir des profondes relations pacifiques avec ses voisins. La communauté internationale continue de négliger les vrais problèmes causés par cette instabilité pour ne s'intéresser qu'aux symptômes et non aux racines profondes de ce qui cause les souffrances dans notre région, a poursuivi Mme Mushikiwabo, en accusant la mission de l'ONU en RDC.
"Cette opération, a-t-elle dit, qui coûte des milliards de dollars, représente un quart du budget de l'ONU pour les missions de maintien de la paix dans le monde, et cela a été un échec depuis le premier jour".
La ministre a conclu en affirmant que l'ONU était finalement "incapable" de protéger les civils dans l'est de la RD Congo.
AFP - Des citoyens rwandais ont été recrutés et formés dans leur pays pour renforcer la mutinerie d'ex-rebelles que l'armée congolaise combat depuis début mai dans la province du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo, selon un rapport confidentiel de l'ONU que s'est procurée la BBC.
"Les Nations unies ont réalisé des entretiens avec 11 combattants qui ont abandonné leurs positions dans les forêts montagneuses de la frontière entre la RDC et le Rwanda. Le rapport (...) décrit ces déserteurs comme des citoyens rwandais recrutés au Rwanda sous prétexte de rejoindre l'armée nationale, y compris un mineur", est-t-il expliqué.
"Ils ont dit qu'ils ont été recrutés dans un village appelé Mundede, qu'ils ont reçu un entraînement au maniement des armes et qu'ils ont été envoyés en RDC pour rejoindre le M23", a déclaré à la BBC Hiroute Guebre-Selassie, chef du bureau de la Mission de l'ONU (Monusco) à Goma, la capitale provinciale.
Le M23 (Mouvement du 23 mars) est issu de l'ex-rébellion tutsi-congolaise du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), que le Rwanda avait démenti soutenir du temps de sa dissidence, et intégrée dans l'armée en 2009 après des accords de paix avec Kinshasa.
"Certains combattants ont affirmé avoir été recrutés dès février", indique la BBC. Les affrontements entre les Forces armées congolaises (FARDC) et le M23, créé le 6 mai, sont concentrés dans le territoire de Rutshuru, au nord de Goma, et plus précisément dans une zone circonscrite près de la frontière avec le Rwanda et l'Ouganda.
"Quinze mutins se sont rendus jusqu'à aujourd'hui, dont sept Rwandais. Ils ont témoigné que le Rwanda leur donnait des renforts. On le disait depuis bien avant: le Rwanda les appuie en munitions, armes lourdes et même en troupes", a déclaré à l'AFP un colonel participant aux combats.
"Le M23 ne pouvait pas résister pendant tous ces jours de combats sans le soutien du Rwanda. Combien d'hommes sont-ils pour qu'ils résistent jusqu'à aujourd'hui?", a-t-il ajouté. Il a précisé que ceux qui se sont rendus ont été "acheminés à Rutshuru auprès du commandant de secteur" et que la hiérarchie déciderait "quoi faire d'eux".
Les rebelles ont démenti recevoir une aide du Rwanda et le gouvernement de la RDC a dit ne pas disposer à ce stade d'informations confirmant ces informations.
"Si le Rwanda nous soutenait, on serait arrivés très loin aujourd'hui car il a une armée organisée, et très forte! Or, nous sommes tout juste dans le Rutshuru. Que ces hommes nous disent dans quel régiment, dans quel bataillon ils étaient", a pour sa part déclaré à l'AFP le lieutenant-colonel Vianney Kazarama, porte-parole du M23.
"Il n'est pas exclu que l'on soit en face d'une provocation de gens qui veulent perturber davantage la situation en créant des problèmes entre le Rwanda et nous. Une vérification est en cours, mais a priori nous n'avons pas d'élément qui puisse confirmer de telles accusations", a réagi Lambert Mende, porte-parole du gouvernement.
L'armée congolaise, qui combat à l'arme lourde, a reçu des renforts de plusieurs provinces.
Face à son impuissance à mater la mutinerie, le Premier ministre Augustin Matata Ponyo avait sous-entendu mercredi que les ex-CNDP avaient une "base arrière dans un pays voisin", sans citer explicitement de nom.
Il avait appelé la communauté internationale à pousser "tous les Etats concernés à éviter" de soutenir les "groupes négatifs", alors que Kinshasa et Kigali prévoient une collaboration plus étroite pour les neutraliser.
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