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L'épineux dossier afghan au programme du sommet de l'Otan

Dans la foulée du sommet du G8 à Camp David, François Hollande se rend ce dimanche à Chicago au sommet de l'Otan, où il tentera de convaincre l'Alliance du bien-fondé d'un retrait anticipé des troupes françaises d'Afghanistan.

Le président américain Barack Obama accueille, ce dimanche à Chicago, une cinquantaine de chefs d'État étrangers pour déterminer une stratégie pour sortir du conflit en Afghanistan.

Les discussions s'annoncent bien compliquées, le dossier afghan restant la principale pierre d’achoppement entre Washington et Paris. Le président français devrait répéter, sans surprise, son intention de retirer les troupes combattantes d’ici à la fin 2012 - soit deux ans avant la date fixée par ses alliés de la Force internationale d'assistance et de sécurité (Isaf), qui soutient Kaboul face à la rébellion des Taliban.

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Le retrait des troupes en Afghanistan au coeur des discussions
L'épineux dossier afghan au programme du sommet de l'Otan

Ce retrait anticipé, qui avait déjà été amorcé par Nicolas Sarkozy après la mort de plusieurs soldats mi-janvier, passe mal auprès des Américains. Sans viser particulièrement la France, les États-Unis avaient rappelé aux 28 pays de l’Otan leur engagement à maintenir leurs troupes jusqu’à la fin 2014 : "Washington a peur de l’effet boule de neige que ce retrait pourrait engendrer sur les troupes des autres partenaires de l’Alliance", analyse Stanislas de Saint-Hippolyte, correspondant de FRANCE 24 à Washington.

Une "alliance importante et durable"

Malgré des divergences patentes, les deux présidents semblent ouverts à la discussion. Leur entourage diplomatique n’affiche aucune inquiétude quant à cette rencontre, mettant en avant la volonté de poursuivre le partenariat transatlantique. Au soir du 6 mai, le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney, affichait sa confiance : "Le président Obama et le président élu François Hollande ont tous les deux rappelé l’alliance importante et durable entre Américains et Français."

François Hollande a d’ailleurs assoupli sa position sur l’Afghanistan, précisant que seules les troupes combattantes se retireraient, et que, pour des questions logistiques, le retrait matériel prendrait du temps. Il a enfin assuré que l’opération se ferait "en bonne intelligence avec nos alliés." Pour sa part, "le président américain n’a aucun intérêt à s’opposer à François Hollande sur ce sujet", estime Pascal Boniface, directeur de l'Institut des relations internationales et stratégiques (Iris). "La France reste un allié nécessaire sur de nombreux autres dossiers, ajoute-t-il. D’autant que la guerre en Afghanistan est perdue depuis longtemps et que les troupes vont être amenées à se retirer petit à petit."

Entamé en novembre 2001, le conflit afghan est de plus en plus mal perçu par les opinions publiques occidentales, en raison des victimes qu'il engendre mais également de son coût - les États-Unis dépensent environ 120 milliards de dollars (82 milliards d'euros) par an pour financer cette guerre. 

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Les forces afghanes prêtes à prendre le relai ?
L'épineux dossier afghan au programme du sommet de l'Otan