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Le nouveau gouvernement français en chiffres

François Hollande avait promis la parité. Promesse tenue : Le gouvernement de Jean-Marc Ayrault compte 17 femmes sur les 34 ministères distribués. Il compte aussi sept trentenaires et quatre énarques. Petit tour, en chiffres, du nouvel exécutif.

Si François Hollande a revendiqué une présidence "normale", Jean-Marc Ayrault a composé un gouvernement quelque peu "atypique". D’un point de vue quantitatif du moins. Le président de la république l’avait promis, sous son mandat, la parité sera respectée. La promesse a donc été tenue : 17 femmes sont entrées au gouvernement sur les 34 ministères proposés. C’est la première fois qu’un exécutif respecte scrupuleusement cette égalité des sexes, même si – petit regret des associations féministes - Christiane Taubira est la seule à avoir décroché un poste régalien en devenant garde des Sceaux.

17 femmes, quatre énarques, quatre anciens ministres

Autre nouveauté : les énarques ne sont qu'au nombre de quatre. Seuls Laurent

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Passation de pouvoir entre ministres
Le nouveau gouvernement français en chiffres

Fabius, ministre des Affaires étrangères, Pierre Moscovici, ministre de l’Économie, Michel Sapin, ministre du Travail, et Fleur Pellerin, ministre déléguée des PME, sont sortis de la prestigieuse école d'administration qui forme les futurs hauts fonctionnaires de l’État.

Mais Fleur Pellerin, réputée pour être l'une des meilleures plumes du Parti socialiste, est la seule parmi eux à faire ses premiers pas dans les hautes sphères de l’État. Les trois premiers ont déjà exercé des fonctions ministérielles. Si l’on ajoute à eux Marylise Lebranchu, qui fut ministre de la Justice de 2000 à 2002, ils ne sont que quatre à avoir déjà assuré des hauts postes d’État sous le gouvernement Jospin (1997-2002). Trente n’ont jamais eu la responsabilité de portefeuilles ministériels.

Certains y verront peut-être un lien de cause à effet : les nouveaux responsables ayant eu un parcours parisien sont minoritaires. Dix-huit ministres et ministres délégués ont gagné leurs galons en province, à l’image du chef du gouvernement, qui fut maire de Nantes pendant 23 ans. Trois Bretons, par exemple, décrochent trois grands ministères : Marylise Lebranchu devient ministre de la Fonction publique, Stéphane le Foll est à l’Agriculture et Jean-Yves Le Drian à la Défense. Marisol Touraine, à la tête de la Santé et des Affaires sociales a bâti toute sa carrière politique en Indre-et-Loire (Centre) tandis que Valérie Fourneyron, ministre des Sports a été élue maire de Rouen en 2008. Un atout, selon Jean-Marc Ayrault qui dénonçait mercredi soir, sur France 2, une forme de "parisianisme" persistant dans la vie politique française.

Quatre non socialistes, sept trentenaires

Question jeunesse, on note quelques progrès par rapport aux gouvernements Fillon. Sept des 34 nouveaux ministres ont moins de 40 ans : Cécile Duflot, Aurélie Filipetti, Najat Belkacem, Delphine Batho, Sylvia Pinel, Pascal Canfin et Fleur Pellerin. La moyenne d’âge de ce gouvernement reste toutefois à peu près similaire à celle du précédent : 52,4 ans.

Autre fait intéressant : quatre membres de ce nouvel exécutif ne sont pas socialistes. Cécile Duflot, ministre du Logement, et Pascal Canfin, ministre délégué au développement, sont issus des rangs d’Europe Écologie-les Verts. Sylvia Pinel, ministre déléguée au Tourisme, est membre du Parti radical de gauche (PRG). La députée de Guyane, Christiane Taubira, actuelle garde des Sceaux, vient du PRG mais a fondé en 1993 son propre mouvement politique en Guyane, baptisé Walwari.

Par ailleurs, trois ministres sont nés et ont fait leurs armes en Outre-mer : Victorin Lurel, Christiane Taubira et George Pau-Langevin. Et pour la touche 2.0 :  30 ministres sur 34 sont présents et actifs sur Twitter, soit plus de 88 % du gouvernement, selon un calcul de Europe 1.