L'Espagnol Francisco Ventoso (Movistar) a profité d’une lourde chute à quelques mètres de l'arrivée pour remporter au sprint la 9e étape du Giro, lundi, à Frosinone, où le Canadien Ryder Hesjedal (Garmin) a conservé le maillot rose de leader.
AFP - En l'absence des favoris du sprint qui se sont retrouvé à terre dans le dernier virage, l'Espagnol Francisco Ventoso a gagné la 9e étape du Giro, lundi, à Frosinone, au sud de Rome.
Dans un réflexe de frayeur en voyant Matt Goss virer très au large dans l'ultime courbe, l'Italien Filippo Pozzato a freiné et provoqué une chute collective qui a éliminé l'Australien, porteur du maillot rouge du classement par points, mais aussi le Britannique Mark Cavendish, habillé de sa tenue arc-en-ciel de champion du monde.
Le trio est resté au sol, à moins de 400 mètres de la ligne, avec quelques autres coureurs (Maes, Marczynski, les frères Haedo). Sans pouvoir se mêler à la lutte pour le gain de l'étape de Frosinone où la précédente arrivée du Giro, en 2005, avait déjà donné lieu à incident (l'Australien Baden Cooke à terre, l'Italien Paolo Bettini déclassé).
Cavendish, qui a effectué une cabriole sans trop de conséquences apparentes, a donc perdu son deuxième sprint depuis le départ. A chaque fois sur chute, puisque le "Manx Express" n'avait pu disputer ses chances à Horsens après avoir été balancé par l'Italien Roberto Ferrari dans la ligne droite d'arrivée de la 3e étape au Danemark.
"Une chance de perdue", a commenté "Cav" sur sa messagerie twitter. "J'en suis arrivé au point où je préfère hausser les épaules". "Je n'ai pas encore vu la vidéo mais quelqu'un a oublié de tourner", a renchéri Goss.
Ventoso l'homme du Latium
Le fautif, Filippo Pozzato, a assumé sa faute sans attendre au micro de la télévision italienne. L'ex-vainqueur de Milan-Sanremo, qui avait coché cette étape sur son agenda, s'est excusé auprès des autres coureurs, en particulier vis-à-vis de Goss.
L'incident a servi les intérêts de Ventoso, un Espagnol de 30 ans au physique puissant (1,80 m pour 76 kg). Par coïncidence, le coureur originaire de Catanbrie avait enlevé son premier succès dans le Giro, l'an passé, à Fiuggi, une ville toute proche dans la même région du Latium.
Dans cette étape de 166 kilomètres, entrecoupée par les averses, Ryder Hesjedal a gardé son maillot rose de leader conquis samedi dernier. Le Canadien a dû faire preuve toutefois de vigilance quand son suivant, l'Espagnol Joaquim Rodriguez (2e à 8 sec), a démarré dans l'une des petites côtes de fin de parcours.
La tentative, neutralisée par les hommes de l'Italien Ivan Basso, augure d'un final enflammé, mardi, dans la 10e étape, longue de 186 kilomètres entre Civitavecchia, la ville où Stendhal fut consul (à son grand dépit), et Assise.
Le parcours, vallonné sur les routes du Latim et de l'Ombrie, franchit deux petits murs dans les 3500 derniers mètres pour accéder à la ligne installée au coeur de la splendide cité de Saint-François, le fondateur de l'ordre des franciscains.
"Ma préoccupation, ce sont les bonifications (20, 12 et 8 sec pour les trois premiers", a d'ailleurs reconnu Hesjedal à propos de Rodriguez, l'explosif grimpeur catalan avantagé par ce type de final.