
Alexis Tsipras, à la tête de Syriza, deuxième parti de Grèce depuis les législatives du 6 mai et principal formation anti-austérité, refuse de participer à un gouvernement de coalition qui appliquerait les mesures imposées par l'UE et le FMI.
AFP - Le chef de la gauche radicale grecque du Syriza, Alexis Tsipras, propulsé deuxième parti grec après les législatives de dimanche, a exclu mardi de participer à un gouvernement de coalition qui soutiendrait le plan de redressement de la Grèce dicté par l'UE et le FMI.
"Le verdict du peuple (....) exclut un gouvernement qui applique le mémorandum (feuille de route d'austérité dictée à Athènes par ses bailleurs de fonds, NDLR) et l'accord de prêt" conclu par Athènes avec l'Union Européenne et le Fonds monétaire international, a déclaré M. Tsipras, après avoir reçu du chef de l'Etat un mandat de trois jours pour tenter de former un gouvernement, à l'issue d'élections législatives qui n'ont pas dégagé de majorité.
Si les partis gouvernementaux sortants, socialiste et conservateur, laminés dans les urnes pour avoir accepté d'infliger une cure d'austérité au pays, souhaitent une alliance gouvernementale avec le Syriza -- formule permettant de dégager une majorité absolue de 151 députés au parlement-- "ils n'ont qu'à envoyer des lettres" à l'UE et le FMI "pour annuler les engagements" d'ajustement pris par Athènes, a ajouté ce benjamin de la vie politique grecque.
La Grèce annulerait notamment son engagement à mettre sur pied dès juin des mesures d'économies additionnelles de 11,5 milliards d'euros d'ici 2015, "comme le peuple en a décidé", a-t-il insisté.
"Que le pays soit gouverné ou pas ne nous laisse pas indifférent, mais l'important c'est dans quelle direction", a-t-il ajouté, alors que la Grèce devra retourner aux urnes d'ici fin juin si aucun accord n'est trouvé pour la formation d'un gouvernement.
Fort d'une victoire qui l'a vu presque quadrupler, à 16,7%, son score d'avant la crise de 2009, M. Tsipras a posé le Syriza en pôle d'une gauche pouvant prétendre au pouvoir, en annonçant l'ouverture d'un dialogue avec toutes les forces politiques et civiles de ce camp.
Une convergence à gauche devra s'axer sur le rejet de nouvelles coupes des salaires et des retraites, "l'annulation" des mesures de dérégulation du travail récemment votées, "la mise en place d'un contrôle public sur le système bancaire" et la "création d'une commission internationale de contrôle de la dette", a-t-il recensé.
D'ici l'expiration jeudi de son mandat, M. Tsipras doit mener d'abord des contacts avec les dirigeants de gauche, puis en principe avec ses rivaux conservateur et socialiste.