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Les forces de sécurité de sa Majesté organisent cette semaine un exercice grandeur nature du dispositif de sécurité prévu pour les Jeux de Londres. Au programme : avions et navires de guerre, hélicoptères et faux missiles...

À 86 jours du coup d’envoi des Jeux olympiques (JO) de Londres, la pression monte autour de cet événement planétaire. L’armée britannique est pleinement mobilisée, et pour cause : ces JO sont considérés comme étant à haut risque, du fait que le Royaume-Uni ait participé à la guerre en Irak et soit actuellement engagé dans le conflit en Afghanistan. De plus, la capitale britannique a subi des attentats terroristes les 7 et 21 juillet 2005. Et, deux ans plus tard encore, en juin 2007, l’aéroport de Glasgow a, lui, été la cible d’une attaque à la voiture piégée.

Les autorités britanniques ont donc décidé de mettre le paquet. Le budget "sécurité" des JO a ainsi été multiplié par deux au début de l’année, passant à 553 millions de livres (664 millions d’euros)... Quant aux chiffres du dispositif, ils donnent le vertige : 13 500 militaires, 12 000 policiers, 13 200 vigiles et 3 000 bénévoles seront mobilisés. Des avions de combat, deux bâtiments de la Marine - dont un porte-hélicoptères stationné sur la Tamise - et une batterie de missiles sol-air seront également déployés pour l'occasion.

"Tout est entrepris pour assurer la sécurité des Jeux"

Les forces armées britanniques doivent participer, cette semaine, avec des civils, à un vaste exercice mobilisant leurs ressources. L'exercice se déroule du 2 au 10 mai, à Londres et dans le secteur de Weymouth (sud-ouest de l'Angleterre) qui accueillera des épreuves de voile pendant les Jeux.

Il "vise à pousser les hommes et les équipements à leurs limites pour nous assurer que nous sommes prêts à faire face à ce défi", a expliqué le ministre de la Défense, Philip Hammond, dans un communiqué. La plus grande partie de ces opérations se tiendront "sous les yeux du public" et se traduiront par une importante présence militaire, selon le ministre, qui espère que "cela permettra aussi de rassurer les Britanniques sur le fait que tout est entrepris pour assurer la sécurité des Jeux".

Cette répétition générale se traduira notamment par le mouillage, à Greenwich (est de Londres), du HMS Ocean, un navire de la Royal Navy, avec des hélicoptères embarqués, et de plusieurs autres bateaux dans la baie de Weymouth et à Portland, située à proximité. Des jets et des hélicoptères de l'armée mèneront également des opérations au-dessus de Londres et des comtés avoisinants.

Une batterie de missiles pour voisin !

En marge de cette démonstration de force, l’armée britannique a informé, la semaine dernière, les habitants d’un ensemble immobilier proche du parc olympique qu’ils auront un voisin inhabituel pendant les JO : une batterie de missiles sol-air !

Un château d’eau désaffecté trônant au milieu des immeubles d’habitation du quartier de Bow (dans l'est de Londres) est, en effet, l’un des sites retenus par l’armée pour protéger la capitale d'une éventuelle attaque aérienne. Le gouvernement assure toutefois n'avoir encore pas décidé s'il allait ou non déployer ces missiles pendant les JO. La décision sera prise "au plus haut niveau politique", selon le général Sir Nick Parker qui, à la question de savoir si, en cas de tir, les débris retomberaient sur des zones urbaines, a répondu : "Je reconnais que c’est une situation très, très délicate". Si tel était le cas, ce serait alors la première fois que des missiles seraient déployés à Londres depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale...