L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) a mis en cause jeudi la responsabilité de l'Otan et de l'Italie pour avoir ignoré, en mars 2011, les appels de libyens fuyant dans une embarcation. Soixante-trois migrants avaient péri.
REUTERS - Un rapport de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) publié jeudi pointe la responsabilité de l'Otan et de l'Italie dans la mort, en Méditerranée, de réfugiés fuyant la Libye en guerre durant l'année 2011.
L'affaire sur laquelle ont enquêté les parlementaires concerne un canot pneumatique parti le 26 mars 2011 de Tripoli avec 72 passagers laissés sans eau ni nourriture et qui, en dépit de ses appels au secours, sera rejeté sur les côtes libyennes quinze jours plus tard, ne comptant plus que neuf survivants à son bord.
"Il semblerait que les appels de détresse du bateau aient été ignorés par plusieurs navires de pêche, par un hélicoptère militaire et par un important bâtiment de la marine", souligne le rapport de la socialiste néerlandaise Tineke Strik, confirmant des informations données à l'époque par le quotidien britannique The Guardian.
L'Otan, dont les forces navales et aériennes appuyaient en Libye les forces révolutionnaires hostiles au régime du colonel Khadafi, "avait déclaré le secteur zone militaire sous son contrôle, mais n'a pas réagi aux appels de détresse envoyés par le Centre de coordination de sauvetage maritime de Rome", souligne le rapport.
"D'après une source fiable", deux bâtiments de l'Alliance, une frégate espagnole et un navire italien, se trouvaient pourtant dans les parages du canot, dit-il, précisant qu'un hélicoptère militaire et un "gros bâtiment de la marine" non identifiés, sont entrés en contact avec ses passagers avant de disparaître.
Le rapport pointe les défaillances du Centre de coordination de sauvetage maritime italien qui a diffusé l'alerte sans s'assurer que le sauvetage de l'embarcation était assuré.
Il accuse l'Otan de n'avoir "pas assumé toutes ses responsabilités car les communications relatives au navire en détresse n'ont pas été transmises par le quartier général de l'Otan à Naples aux vaisseaux placés sous son contrôle".
Le rapport, qui doit être adopté en avril par l'APCE souligne en préambule qu'en 2011, "au moins 1.500 personnes ont perdu la vie en tentant de traverser la mer Méditerranée".