
Une dizaine de personnes, dont au moins trois civils, ont été tuées dans le crash d'un hélicoptère turc de l'Otan, ce vendredi, près de la capitale afghane. Les causes de l'accident sont encore inconnues.
AFP - Un hélicoptère turc de la force de l'Otan en Afghanistan (Isaf) s'est écrasé vendredi près de la capitale Kaboul, faisant au moins dix morts dont deux enfants selon les autorités locales.
Ni la police ni l'Isaf, ni la Turquie, qui ont confirmé ce crash, n'ont précisé quelle en était la cause (problème mécanique, attaque, météo...).
L'hélicoptère s'est écrasé sur une maison dans le district de Bagrami, tout voisin de la capitale afghane, a annoncé le chef de la police de Kaboul, Mohammad Ayoub Salangi, ajoutant que l'appareil avait ensuite pris feu.
"Il s'agit d'un hélicoptère turc. Nous avons jusqu'ici retrouvé 10 corps dont ceux de huit étrangers, possiblement turcs", a ajouté un autre responsable de la police de Kaboul, Mohammad Zaher.
Le crash a tué au moins trois civils, "deux femmes et un enfant" dont les corps sans vie ont été retrouvés dans les décombres, a précisé le porte-parole du ministère afghan de l'Intérieur, Sediq Sediqqi.
A Ankara, le ministère turc des Affaires étrangères a confirmé qu'il s'agissait d'un de ses appareils. L'Isaf a elle confirmé qu'il s'agissait d'un hélicoptère déployé sur sa bannière, sans donner sa nationalité.
Ni Ankara ni l'Isaf n'ont avancé de bilan.
La Turquie, le seul membre de l'Otan à la population très majoritairement musulmane, dispose actuellement d'environ 1.800 soldats en Afghanistan, déployés à Kaboul, dans la province voisine du Wardak et dans le nord, qui ne participent pas aux combats mais sont cantonnés à des missions de patrouille.
Ankara a prolongé d'un an en octobre dernier son Commandement régional de Kaboul (RCC) au sein de l'Isaf.
La Turquie refuse de combattre les insurgés islamistes en Afghanistan pour ne pas heurter ses coreligionnaires musulmans dans un pays avec lequel elle entretient des liens historiques étroits, et privilégie la formation, l'aide à la reconstruction et l'aide sanitaire.
Des crashes d'hélicoptères se produisent régulièrement en Afghanistan, notamment des appareils de l'Isaf (environ 130.000 soldats dont 90.000 Américains) qui soutient le gouvernement face à la rébellion menée par les talibans, chassés du pouvoir par les Occidentaux à la fin 2001.
En août dernier, un hélicoptère Chinook américain avait été abattu près de Kaboul par les talibans, chose très rare depuis le début du conflit en 2001.
Huit Afghans et 30 Américains, dont 22 Navy Seals de la même unité d'élite qui a éliminé Oussama Ben Laden, y avaient péri dans ce qui reste à ce jour l'événement le plus meurtrier pour les Américains en dix ans de guerre afghane.
Les pays contributeurs de l'Isaf prévoient de retirer progressivement toutes leurs troupes de combat du pays d'ici la fin 2014, date à laquelle il doivent transférer aux forces afghanes la responsabilité de la sécurité du pays.
Jeudi, le président afghan Hamid Karzaï a indiqué que son pays était prêt a accélérer le processus de transition et à assurer lui-même la sécurité du pays dès 2013, une demande qui n'est selon des responsables américains pas de nature à affecter le calendrier de retrait des troupes étrangères.