
L’Éthiopie a attaqué, ce jeudi, des bases rebelles en Érythrée. Addis Abeba accuse son grand ennemi d'avoir entraîné des "terroristes" qui ont mené des raids transfrontaliers. Depuis 1998, les tensions entre les deux pays sont toujours vives.
AFP - Le gouvernement éthiopien a affirmé avoir attaqué jeudi une base militaire en territoire érythréen, où étaient entraînés selon lui des "terroristes spécialistes de l'attaque-éclair".
Ce raid a été mené notamment en réponse à l'attaque menée le 18 janvier et attribuée par Addis Abeba à Asmara, contre un groupe de touristes dans le nord de l'Ethiopie, au cours de laquelle cinq touristes européens avaient été tués et deux Allemands enlevés, a indiqué à la presse le porte-parole du gouvernement éthiopien Shimeles Kemal.
"Tôt ce (jeudi) matin, les forces de défenses éthiopiennes ont attaqué une position militaire à l'intérieur de l'Erythrée", a déclaré M. Shimeles, précisant que cette base se trouvait à 16 km de sa frontière nord-est avec l'Erythrée.
Il a indiqué ne pas être en mesure de donner un bilan des combats dans les rangs éthiopiens ou érythréens.
"La récente attaque contre des touristes européens est l'une des raisons de ces représailles", a ajouté M. Shimeles.
Le 18 janvier, un groupe de 22 touristes avaient été attaqués en pays afar, une région désertique du nord de l'Ethiopie: deux Allemands, deux Autrichiens et un Hongrois avaient été tués et deux autres Allemands enlevés.
Un groupe rebelle local, le Front uni révolutionnaire démocratique afar (Arduf) avait revendiqué l'enlèvement et a annoncé début mars avoir libéré les deux Allemands, mais l'Ethiopie avait accusé l'Erythrée, sa voisine et grande rivale, d'être derrière cette attaque, ce qu'Asmara avait démenti.
Les tensions ne sont toujours pas retombées depuis la guerre ayant opposé entre 1998 et 2000 l'Ethiopie et l'Erythrée, qui a acquis son indépendance de la première en 1991 après 30 ans de conflit.