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La Grèce entame l'effacement de sa dette auprès de ses créanciers privés

Athènes a engagé, ce lundi, le processus d'échange de ses obligations qui lui permettra d'effacer près de 105 milliards d'euros de dette auprès de ses créanciers privés.

AFP - La Grèce a entrepris lundi, comme prévu, l'opération d'échange de ses obligations de droit grec d'une valeur de 177 milliards d'euro, dans le cadre de son plan de désendettement par ses créanciers privés, a-t-on appris auprès de l'organisme grec de la dette publique (PDMA).

Cette opération "technique" doit être effectuée "sur les écrans de la Banque de Grèce", et devrait s'achever dans la journée de lundi, a indiqué une source gouvernementale.

Le marché obligataire grec sera suspendu pour lundi et devrait rouvrir mardi.

En vertu de l'accord historique obtenu vendredi entre la Grèce et ses créanciers privés, ces derniers ont décidé de participer à cette opération à hauteur de 85,8% de la valeur des obligations de droit grec.

Mais pour contraindre les créanciers rétifs à suivre, la Grèce a décidé vendredi soir d'activer les clauses d'action collective (CAC) qui existent dans les contrats régissant les obligations de droit grec éligibles à l'échange, faisant ainsi porter l'opération sur l'ensemble des titres grecs.

Athènes a prolongé jusqu'au 23 mars le délai de participation pour les détenteurs de titres de droit étranger, n'ayant obtenu des offres que de 69% d'entre eux. L'échange de ces titres, obligations de droit étranger et prêts obligataires aux entreprises publiques, doit intervenir dans un mois.

Cette restructuration, qui doit effacer quelque 105 milliards d'euros de dette détenue par les créanciers privés au prix pour eux de pertes réelles de l'ordre de 74%, vise à faire baisser la dette totale du pays à 120,5% du PIB, d'ici 2020 contre 160% du PIB actuellement (à plus de 350 milliards d'euros).

Concernant l'opération en tant que telle, en échange d'une obligation d'un montant initial de 100, la Grèce propose de donner aux créanciers des titres d'une valeur de 46,5 en renonçant au reste. Concrètement, ils vont recevoir des titres dont la valeur faciale sera inférieure de 53,5%. Il s'agira d'obligations émises par le Fonds européen de stabilité financière (FESF) pour 15% de la valeur initiale et de nouvelles obligations grecques pour 31,5%.