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En meeting à Toulouse samedi soir, le candidat centriste François Bayrou a déclaré avoir "un plan concret pour le désendettement". En quatrième position dans les sondages, il se présente comme l'homme du recours pour les mécontents et les indécis.
AFP - Quatrième homme des sondages, François Bayrou, en meeting samedi soir à Toulouse, entend convaincre, à un moment qu'il juge "crucial" de la campagne, les électeurs et responsables politiques mécontents ou indécis qu'il peut être l'homme du recours face à Hollande et Sarkozy.
"Je vais dire ce soir à quel point le combat qui est le nôtre est crucial face aux deux autres candidats de +l'illusion+ et de +"la division+ qui font courir des risques extrêmes au pays", a expliqué à l'AFP François Bayrou sans citer le nom de ses rivaux François Hollande et Nicolas Sarkozy.
"Le seul vote utile, c'est moi", avait-il déjà résumé vendredi sur France 3 en appelant à sortir de décennies d'alternances successives PS/UMP qui ont, selon lui, conduit le pays dans la crise.
Contrairement à Marine le Pen, François Bayrou estime en effet être le seul outsider susceptible de recueillir une majorité sur son nom au second tour, que cela soit face à Hollande, ou face à Sarkozy. Reste pour lui à convaincre les électeurs de le porter au second tour.
Pour le leader centriste, le meeting de Toulouse, où il dit se sentir en famille dans l'une des capitales de son sud-ouest natal, revêt une importance particulière car il intervient à un "moment crucial" de la campagne.
"On va connaître dans une semaine quels seront les candidats sur la ligne de départ et l'on voit bien que les Français hésitent tout comme certains responsables politiques qui soutiennent Nicolas Sarkozy à contre-coeur, contre la volonté de leur base", constate-t-il en évoquant les remous au Parti radical de Jean-Louis Borloo qui s'est prononcé samedi pour un soutien "vigilant" au président-candidat.
Le numéro 3 du PR, Rama Yade, a refusé de voter la motion pro-Sarkozy, finalement adoptée par 76% des militants, en expliquant qu'elle ne se reconnaissait pas "dans sa stratégie de droitisation". Elle a annoncé qu'elle ne se rendrait pas dimanche au meeting de M. Sarkozy à Villepinte, tout comme M. Borloo.
Rama Yade avait il y a quelques mois loué l'indépendance de Bayrou, mais l'entourage de ce dernier ne croit pas à un éventuel soutien de l'ex-secrétaire d'Etat.
En stagnation dans les sondages qui le créditent de 12 à 15% d'intentions de vote, M. Bayrou espère un déclic dans l'opinion dont il dit sentir l'exaspération face à la campagne de ses rivaux.
Le 4e homme de la compétition s'est retrouvé récemment en tête de sondages sur la popularité ou la qualité de ses propositions. Reste pour lui à traduire sa bonne image en intentions de votes.
Selon un sondage Ifop pour Sud-ouest dimanche, près des 2/3 tiers des Français souhaitent que Hollande gouverne le pays avec Bayrou et les écologistes.
Mais le centriste, qui refuse de s'exprimer sur son choix au second tour, n'entend pas jouer les supplétifs: "Mon espoir n'est pas de rallier Hollande c'est de battre Nicolas Sarkozy au premier tour et François Hollande au second", a-t-il dit sur France 2.
L'émission a été vue en moyenne par 3,6 millions de téléspectateurs, plus que pour sa dernière prestation en décembre (2,9 millions) mais moins que celle de Nicolas Sarkozy, il y a quelques jours, (5,5 millions).
M. Bayrou y avait tendu la main à Dominique de Villepin qui ne l'a pas saisie.
A Toulouse, il devrait notamment revenir sur la question "des valeurs" de la République, selon son entourage. Son discours d'environ 1H30 sera précédé de prises de paroles, notamment du député Philippe Folliot et de Philippe Douste-Blazy.
L'ex-maire de Toulouse, aujourd'hui secrétaire général adjoint de l'ONU, a pris ses distances avec l'UMP et soutient François Bayrou.