L’entraîneur du club serbe du Partizan Belgrade, Avram Grant (photo), a déclaré lundi que le club iranien du Sepahan Ispahan avait annulé un match amical, prévu en Turquie vendredi, à cause de sa nationalité israélienne.
"Honteux", telle est la réaction de l’entraîneur du Partizan Belgrade, Avram Grant, suite à la décision du Sepahan Ispahan d’annuler le match amical prévu vendredi à Antalya, dans le sud de la Turquie, entre le club iranien et l’équipe serbe. Un choix motivé, selon l’ancien entraîneur de Chelsea et de West Ham, par le fait qu’il soit de nationalité israélienne.
"Je n’ai jamais mélangé la politique avec le sport. J’ai travaillé avec beaucoup de musulmans lorsque j’entraînais en Angleterre, et j’ai beaucoup d’amis parmi eux", a ajouté Grant sur le site internet du Partizan.
Des précédents fâcheux
Le boycott de sportifs israéliens par leurs homologues iraniens n’a rien de nouveau. Le premier cas connu date de 2004 aux Jeux Olympiques d’Athènes. L’Iranien Arash Miresmaeili, double champion du monde de judo (2001 et 2003) dans la catégorie des moins de 66 kg, avait en effet déclaré forfait car, suite au tirageau sort, il devait affronter un adversaire israélien, Ehud Vaks, au premier tour.
Une décision immédiatement sanctionnée par le Comité international olympique (CIO) qui avait décidé de l’exclure des JO malgré son statut de porte-drapeau de la délégation iranienne. Du côté de Téhéran, le geste d’Arash Miresmaeili fut montré en exemple ; le gouvernement lui accordant même une prime pour avoir suivi la politique anti-israélienne prônée par l’Iran !
Plus récemment, en octobre dernier, Ehsan Ghaem Maghami, Grand Maître aux échecs, la plus haute distinction possible, champion d'Iran depuis deux ans, a boycotté un joueur israélien, Ehud Shachar. L'Iranien a informé les organisateurs du Corsica Masters de son refus d'affronter son homologue pour des raisons liées aux relations politiques entre leurs deux pays. Une décision qui a conduit immédiatement à son exclusion de la compétition.
Le CIO menace
Mais ce comportement envers les sportifs israéliens n’est pas seulement le fait des athlètes iraniens. En effet, la fleurettiste tunisienne Sarra Besbes a refusé de concurrencer l’Israélienne Naomi Mills lors des championnats du monde d’escrime organisé à Catane en Italie, en octobre 2011.
Cette même année à Rome, à l’occasion d’une étape de la Coupe du Monde de judo, la Fédération algérienne a demandé à son athlète Meriem Moussa de ne pas se mesurer à l'Israélienne Shahar Levy. Une semaine auparavant, à Bakou en Azerbaïdjan, le boxeur algérien Abdelmalek Rahou, inscrit pour participer aux championnats du monde des moins de 75 kg, a déclaré forfait avant le premier tour de la compétition pour éviter de disputer un combat face à l’Israélien Artiom Masley.
Le CIO a réagi en menaçant notamment d’exclure l’Algérie de toutes les compétitions internationales à compter des prochains Jeux olympiques de 2012 organisés à Londres. Une décision motivée par "la persistance des athlètes algériens à inventer des excuses pour boycotter les athlètes israéliens dans les compétitions internationales."
Dès lors, si un nouveau boycott d’un athlète israélien est avéré, le CIO sanctionnera le pays en question.