À l'approche de l'élection présidentielle russe du 4 mars, le chef d'État Dmitri Medvedev va pour la première fois rencontrer lundi des représentants de l'opposition. Son Premier ministre Vladimir Poutine a promis d'en faire autant.
REUTERS - Le président russe Dmitri Medvedev doit rencontrer lundi des représentants de l’opposition dont les manifestations régulières apparaissent comme un défi grandissant pour le Premier ministre Vladimir Poutine, favori de l’élection présidentielle du 4 mars.
Il s’agit du premier contact à ce niveau entre le Kremlin et les opposants depuis le début de la vague de contestation née des élections législatives controversées de décembre.
Medvedev doit rencontrer l’ancien vice-Premier ministre Boris Nemtsov, le chef de file de la gauche Sergueï Oudaltsov, le libéral Vladimir Rijkov et plusieurs autres opposants pour discuter des réformes politiques.
« Cette rencontre sera peut-être une autre parodie (de dialogue), et si c’est le cas cela sera une grosse déception », a déclaré Rijkov à Reuters.
« Mais s’il existe une petite chance de conduire dans ce pays des réformes pacifiques et bien conçues, il faut la saisir », a-t-il ajouté.rencontrer
Poutine, qui devrait remporter la présidentielle du 4 mars, a annoncé son intention de rencontrer lui aussi les représentants de l’opposition.
Les mouvements de contestation ont commencé après les élections parlementaires du 4 décembre remportées par le parti Russie unie de Poutine et qui auraient été entâchées par des fraudes présumées.
Les opposants au chef du gouvernement redoutent que Vladimir Poutine, qui a été chef de l’Etat de 2000 à 2008, passe 12 années supplémentaires au Kremlin.
Le mandat présidentiel est désormais de six ans en Russie et un président ne peut servir que deux mandats consécutifs.
Boris Nemtsov a prévu de transmettre à Medvedev une résolution rédigée par les protestataires et demandant des changements politiques, rapporte le journal Nezavissimaïa Gazetta.
Nemtsov a également indiqué au quotidien Kommersant qu’il espérait aborder la question de la libération des manifestants considérés comme des prisonniers politiques.
Poutine a pour l’instant ignoré les revendications des manifestants mais lui et Medvedev ont annoncé des projets de réformes électorales.
La rencontre prévue lundi démontre toutefois que le Kremlin a pris conscience des défis que l’opposition posait à la candidature de Poutine.