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Mitt Romney a remporté samedi la primaire républicaine du Nevada par une large victoire. Il confirme ainsi son statut de favori pour s'opposer à Barack Obama lors de la présidentielle américaine de novembre

AFP - Mitt Romney a largement remporté samedi la primaire républicaine du Nevada (ouest des Etats-Unis), selon les estimations des médias américains, confirmant son statut de favori pour affronter le président sortant Barack Obama en novembre.

Selon les estimations portant sur près de 43% des bureaux de vote, Mitt Romney

caracolait en tête avec 42,4% des suffrages, suivi de Newt Gingrich (26,1%), Ron Paul (18,3%) et Rick Santorum (13%).

Dans son discours de victoire, Mitt Romney n'a même pas pris la peine de prononcer le noms de ses concurrents, préférant s'en prendre directement au président Obama et asseoir ainsi son statut de candidat naturel des républicains.

"M. le Président, le Nevada en a assez de votre aide. Et M. le président, les Etats-Unis aussi en ont assez de votre aide", a-t-il déclaré devant ses militants. "Les politiques erronées du président ont fait durer les temps difficiles" que nous vivons, a-t-il dit.

"Les Etats-Unis ont besoin d'un président capabale de remmettre l'économie sur les rails parce qu'il comprend l'économie. Je la comprends et je le ferai", a-t-il lancé, en présence de sa femme et de ses enfants.

M. Romney remporte avec le Nevada sa troisième victoire sur son principal rival, Newt Gingrich, après ses triomphes dans le New Hampshire et en Floride.

Sa confortable victoire était attendue, dans un Etat où l'on compte un grand nombre de Mormons -- la confession de M. Romney. Ce dernier avait déjà remporté haut la main la primaire du Nevada lors de sa campagne pour l'investiture en 2008, qu'il avait finalement perdue au profit du sénateur John McCain.

Newt Gingrich, qui marque le pas face à la campagne parfaitement huilée et abondamment financée de M. Romney, a cependant démenti les rumeurs selon lesquelles il comptait jeter l'éponge, et assuré qu'il resterait dans la course jusqu'à la convention républicaine en août à Tampa (Floride).

"Je suis candidat à la présidence des Etats-Unis. Et je continuerai la campagne tout le long, jusqu'à Tampa", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse, après la publication des premiers résultats.

"Nous avons l'intention d'être présents dans chaque Etat du pays, et je pense que vous pouvez compter sur nous pour nous battre", a-t-il ajouté.

Mais David Damore professeur de Sciences politiques à l'Université du Nevada, estimait pour sa part que le scrutin de samedi était un coup dur pour M. Gingrinch.

"Le parti est encore divisé", déclare-t-il à l'AFP. "Il semble que Ron Paul coûte un certain nombre (de voix) à M. Gingrich".

Le Texan Ron Paul n'avait pas non plus l'intention d'abandonner la course. "Nous réussissons si bien qu'il n'y a aucune raison de penser à ça", a-t-il assuré sur CNN. Tous tournent maintenant les yeux vers le prochain scrutin, mardi dans le Colorado (ouest).

La dynamique de victoire de M. Romney avait été quelque peu ternie, cette semaine, par une série de faux-pas ayant suscité des doute sur son intérêt pour les électeurs ordinaires, notamment après qu'il eut déclaré "ne pas s'en faire pour les Américains les plus pauvres", qui bénéficient selon lui d'un "filet de sécurité" aux Etats-Unis.

La candidat avait pris soin de rectifier le tir vendredi. "Je me suis mal exprimé. Quand on accorde je ne sais pas combien de milliers d'entretiens, il arrive qu'on se trompe et je me suis mal exprimé, c'est aussi simple que ça", a-t-il déclaré sur KSNV, une chaîne de télévision du Nevada.

Mais M. Gingrich ne s'est pas privé de revenir sur ces propos samedi soir. "Contrairement au gouverneur Romney, je m'intéresse beaucoup aux Américains les plus pauvres. Je ne me satisfais pas, comme le gouveneur Romney, de simplement laisser les gens se languir dans un filet de sécurité", a-t-il dit.

Mitt Romney a également provoqué quelques grincements de dents avec la publication de sa dernière déclaration d'impôts, où il apparaît qu'il a gagné 20 millions de dollars grâce à ses investissements en 2010, sur lesquels il n'a payé que 13,9% d'impôts --bien moins que beaucoup de travailleurs américains.