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au Bourget (Seine-Saint-Denis) – François Hollande tient son premier grand meeting ce dimanche au Bourget, en Seine-Saint-Denis. L’occasion pour le candidat socialiste d'insister sur ses motivations et d'atténuer les dissensions qui ont encore agité son camp, cette semaine.

C’est un meeting censé faire date et insuffler à François Hollande l’élan populaire nécessaire à la victoire. Ce dimanche 22 janvier, à 91 jours du premier tour de l'élection présidentielle, le candidat socialiste réunit ses troupes au Bourget, en banlieue parisienne, pour un meeting décrit comme "un tournant important de la campagne" par sa porte-parole, Najat Vallaud-Belkacem.

Ils l'ont déclaré à FRANCE 24

Benoît Hamon, porte-parole du Parti socialiste :

"Les gens vont le découvrir, mais j'espère que nous aussi, les cadres du parti, on va découvrir une nouvelle facette de François Hollande. Devant la foule réunie cet après-midi, il mesure la responsabilité qui est la sienne.
Le bleu derrière le pupitre, ce bleu Obama, c'est un bel exemple à suivre."


Jean-Christophe Cambadelis
, député socialiste, ancien allié de Dominique Strauss-Kahn :

"Une pensée pour Dominique [Strauss-Kahn]. Il aurait pu être là aujourd'hui, et même peut-être à la tribune..."
 

Bruno Julliard, élu du Conseil de Paris, en charge de la jeunesse :

"Les jeunes sont motivés, on est tous motivés et dire qu'on dit que la campagne manque d'enthousiasme !"

Jean-Michel Ribes, directeur du théâtre du Ront-Point à Paris :

"Les artistes et les intellectuels peuvent se mobiliser, quand cela devient à ce point indispensable. Ca devient irrespirable en France avec Sarkozy.
François Hollande, c'est l'homme de la situation, derrière ses mots, il y a de l'esprit, ce qui manque à beaucoup de ses adversaires."

Manuel Valls, député et ministre, chargé de la communication du candidat Hollande :

"Le rassemblement est là. La jeunesse fait du bruit, c'est bien. Quand on prépare l'avenir de la jeunesse, il est normal de s'appuyer sur elle."

Interrogée par France 24, celle-ci assure que François Hollande s'apprête à prononcer un "véritable discours à la nation", "très personnel" et qui le verra détailler "les valeurs qu’il porte et qui l’ont amené à se présenter devant les Français". Elle confirme par ailleurs que son programme ne sera pas dévoilé à cette occasion, mais bien jeudi prochain - en dépit des sarcasmes de la droite, qui critique le flou de la campagne socialiste.

"Il va, bien entendu, détailler des éléments de son programme, établir des priorités, mais il va surtout revenir sur sa candidature, sur son rapport à la France", explique-t-elle.

Le député de Corrèze aura également à cœur de prouver qu’il a la stature d’un chef d’État, lui que ses adversaires décrient pour son manque de charisme. "C’est une critique tellement idiote de la part de la droite pour qui l’habit fait le moine. C’est d’autant plus risible que Nicolas Sarkozy, malgré sa fonction, ne fait pas président", ironise Naja Belkacem. Devant quelque 10 000 militants et tous les cadres du PS, François Hollande aura l’occasion de répondre à ceux qui s’interrogent sur sa capacité à incarner la fonction présidentielle.

Ne pas répéter les "erreurs de 2007"

Le lieu retenu pour cette première grand-messe n’est pas anodin. Le Bourget est en effet situé en Seine-Saint-Denis, l’un des départements français les plus jeunes et les plus pauvres de France : deux thèmes récurrents de la campagne de François Hollande. Le Parc des expositions, qui accueille le meeting, est situé à six stations de RER de celui de Villepinte, où Ségolène Royal, son ex-compagne et candidate malheureuse à la dernière présidentielle, avait présenté son programme en février 2007.

Mais là s’arrête la comparaison, selon Najat Vallaud-Belkacem. "Cela n’a rien à voir avec la campagne de 2007. Les socialistes n’étaient alors pas rassemblés, ce qui a contribué à faire perdre la candidate. Tous les jours, dans les journaux, la campagne prenait des scuds tirés de son propre camp. Aujourd’hui, rien de tout ça, tout le monde a compris qui était le chef", veut-elle croire.

Il n’empêche que François Hollande va devoir trouver les mots justes pour faire oublier les récentes divergences avec l’aile gauche du PS ou le fait que la secrétaire nationale du parti, Martine Aubry, ait mis du temps avant de s’afficher aux côtés de celui qui l’a battue lors du second tour de la primaire.

Un "troisième homme" encombrant et une unité à démontrer

Autre souci : les tribulations du "troisième homme" de la primaire, Arnaud Montebourg, qui a de nouveau irrité ses amis politiques en indiquant, le 12 janvier, qu'il refuserait d'appliquer l'accord entre le PS et Europe Ecologie-Les Verts (EELV) lors des législatives de juin.

Afin de clore l’épisode des chamailleries et célébrer l’unité, toutes les grandes figures du PS ainsi que les candidats malheureux à la primaire - Martine Aubry, Arnaud Montebourg, Ségolène Royal, Manuel Valls, Jean-Michel Baylet - doivent figurer en bonne place dans le Hall 2 du Parc des expositions. Le mot d’ordre est l’unité et "la photo de famille va être complète", assure Najat Vallaud-Belkacem. "Il ne faut pas surestimer les épisodes malheureux et les maladresses, le parti a retenu ses erreurs du passé, tout le monde est rassemblé autour de François."

L’enthousiasme et les sourires des éléphants du PS vont être scrutés à la loupe cet après-midi. Et notamment par l’UMP, dont la "cellule riposte" a d’ores et déjà annoncé qu’elle allait diffuser le "vrai programme" socialiste à l’issue du discours du Bourget.