Mais à force de tweeter avec assiduité, Saad Hariri a fini par commettre l’inévitable gaffe virtuelle. La semaine dernière, un banal "bonjour" rédigé en arabe a suffi pour créer le buzz… à ses dépens. Et pour cause, ses salutations étaient adressées à nul autre qu’un porte-parole de l’armée israélienne,
Avichay Adraee, qui l’avait salué en premier.
Une fois l'erreur commise, Saad Hariri est alerté par les vigoureuses protestations d’un certain nombre de ses followers, auxquels l’identité d'Avichay Adraee n’avait pas échappé. Ce dernier décrit clairement, en arabe, ses fonctions sur son compte. Quant à la la photo illustrant son profil, elle le représente en uniforme militaire devant un drapeau de l’État hébreu.
Piégé, l’ex-Premier ministre tente de corriger le tir en plaidant la méprise : "En répondant aux salutations de ce matin, j’ai envoyé un bonjour à quelqu’un dont certains d’entre vous m’ont dit, plus tard, qu’il peut-être un responsable israélien."
Et d’ajouter dans un message : "Si c'est vrai, je veux clairement dire que je n’aurais pas répondu si je l’avais su, car Israël est notre ennemi." En effet, le pays du Cèdre est techniquement en état de guerre avec l’Etat hébreu, malgré un cessez-le-feu signé en 1949. La loi libanaise interdisant, quant à elle, de communiquer avec tout citoyen de ce pays frontalier.
Un zeste de mauvaise foi
Par conséquent, certains n’ont pas hésité à conclure, non sans un zeste de mauvaise foi, que l’ancien chef du gouvernement essayait de prendre langue avec les autorités israéliennes. Sans surprise, ce couac virtuel a rencontré un succès retentissant sur les forums des partisans d'Hassan Nasrallah, un des principaux rivaux d'Hariri et leader du Hezbollah. "Les excuses de l’ex-Premier ministre ne tiennent pas la route, tant il est évident que le nom et la photo du porte-parole indiquent clairement qu'il est Israélien", est-il
écrit sur l’un d’eux.
Dans l’ensemble, les internautes semblent avoir passé l’éponge et accepté les plates excuses de l’ex-Premier ministre. "Il n’y pas de doute, il a appris la leçon (…). Mais il faut reconnaître qu'Hariri se rend constamment disponible pour répondre à tous ceux qui essaient de communiquer avec lui via Twitter", commente de son côté
la blogueuse libanaise Angie Nassar sur le site Nowlebanon. Nul doute que, dorénavant, il sera plus regardant sur l’identité de ses interlocuteurs pour s’éviter toute nouvelle polémique.