Alors que l'Iran et l'Occident connaissent un regain de tensions, la République islamique a annoncé qu'elle procéderait ces prochains jours à des tirs de missiles longue portée, dans le cadre de manœuvres maritimes dans le Golfe persique.
REUTERS - L’armée iranienne n’a pas encore procédé aux tirs expérimentaux de missiles à longue portée prévus dans le cadre de manoeuvres navales, contrairement à ce qu’ont annoncé plusieurs agences de presse, a déclaré samedi l’amiral Mahmoud Mousavi, commandant de la marine iranienne.
« L’exercice de tir des missiles aura lieu dans les jours qui viennent », a-t-il déclaré à la chaîne de télévision anglophone Press TV.
L’agence officielle Irna, sa consoeur Fars et Press TV avaient auparavant fait état de ces tirs, qui font figure de démonstration de force à l’attention des puissances occidentales au plus fort des tensions liées au programme nucléaire de Téhéran.
Une autre agence de presse indique toutefois que les autorités iraniennes vont adresser prochainement une lettre à l’Union européenne pour proposer la reprise des pourparlers sur ce programme.
L’armée iranienne a entamé samedi dernier des manoeuvres navales qui devaient durer dix jours. Le tir des missiles constitue la dernière phase de ces exercices, avait déclaré vendredi l’amiral Mahmoud Mousavi. « Cette phase finale vise à préparer la marine à affronter l’ennemi dans une situation de guerre », avait-il ajouté.
Téhéran a menacé mardi de fermer le détroit d’Ormuz à la navigation si les puissances occidentales décrètent un embargo sur ses exportations de pétrole pour condamner la poursuite de ses activités nucléaires jugées suspectes.
La crise liée au programme nucléaire iranien s’est aggravée depuis la publication, le 8 novembre, du dernier rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) selon lequel la République islamique aurait bien cherché à se doter de l’arme atomique et pourrait continuer à le faire, malgré ses démentis.
Lettre à l’UE
Selon l’agence de presse Mehr, Saeed Jalili, diplomate iranien chargé des négociations internationales sur le sujet, va adresser une lettre à la porte-parole de la diplomatie européenne pour l’informer qu’il est prêt à reprendre ses discussions avec les grandes puissances.
« Jalili va prochainement adresser une lettre à Catherine Ashton au sujet du format des négociations (...) puis de nouvelles discussions auront lieu avec les grandes puissances », indique l’agence, citant l’ambassadeur d’Iran en Allemagne, Alireza Sheikh Attar.
Les pourparlers sur le programme nucléaire iranien, qui réunissent les membres permanents du Conseil de sécurité de l’Onu (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Russie et Chine) et l’Allemagne, se sont achevées en janvier sur un constat d’échec.
Depuis la publication du dernier rapport de l’AIEA, l’Union européenne envisage un embargo sur les exportations de pétrole iraniennes, d’ores et déjà en vigueur aux Etats-Unis. L’idée qu’une telle mesure pourrait avoir d’importantes répercussions économiques pour l’UE sans affecter outre mesure la République islamique se répand toutefois à Bruxelles, rapportent diplomates et négociants.
Dans un entretien accordé au magazine Aseman, le ministre iranien du Pétrole affirme que le baril de brut dépassera les 200 dollars en cas d’embargo.
« Le prix du brut augmentera sans aucun doute de façon spectaculaire si des sanctions sont infligées à notre pétrole (...) Il atteindra au moins 200 dollars le baril », prédit Rostam Qasemi.