Dans l'impasse politique depuis plus d'un an, les chefs politiques des trois principales communautés de Bosnie (serbe, croate et musulmane) se sont entendus sur la formation d'un gouvernement comme le réclamait la communauté européenne.
AFP - Les leaders politiques des trois principales communautés de Bosnie (serbe, croate et musulmane) ont annoncé mercredi s'être mis d'accord sur la formation du gouvernement central, mettant fin à plus de 14 mois de crise politique.
"Nous sommes parvenus à un accord sur la composition du gouvernement", a déclaré à la presse un responsable politique musulman bosnien, Sulejman Tihic, à l'issue d'une réunion avec les responsables de deux autres communautés.
Les leaders serbe Milorad Dodik et croate, Bozo Ljubic, ont aussitôt confirmé cette information.
Les principales formations politiques ont décidé d'accorder le poste de Premier ministre au principal parti de la communauté croate.
Cette formation devrait soumettre jeudi le nom du futur chef du gouvernement à la présidence du pays qui doit par la suite le désigner, avant de demander le vote de confiance du parlement.
Les neuf ministères du cabinet seront répartis, dans les prochains jours, entre les six formations représentant au parlement les trois communautés.
Les responsables politiques bosniens se sont également mis d'accord sur la mise en place de deux réformes majeures réclamées par l'Union européenne (UE), la loi sur le recensement et celle sur la distribution des subventions de l'Etat.
"Une atmosphère de compromis et de compréhension l'a emporté aujourd'hui. Après la mise en oeuvre de ces deux lois et après la formation du gouvernement, la Bosnie pourra demander le statut de candidat à l'UE", a déclaré Milorad Dodik.
"De meilleurs jours sont devant nous car nous sommes parvenus à un accord basé sur les principes qui permettront à la Bosnie de se développer", a de son côté affirmé un leader politique croate bosnien, Bozo Ljubic.
"Aucun d'entre nous n'est pas totalement content, mais c'est un bon accord obtenu dans l'intérêt de la Bosnie, de ses peuples et de ses citoyens", a ajouté M. Tihic.
L'impasse politique qui perdurait depuis les élections générales d'octobre 2010, avait bloqué le rapprochement de la Bosnie avec l'UE. La Bosnie s'est ainsi retrouvée à la traîne de tous les autres pays des Balkans occidentaux dans leur rapprochement de l'UE.
La communauté internationale et Bruxelles ont constamment appelé les leaders bosniens à trouver une solution de compromis et à former un gouvernement central en mesure de relancer les démarches d'adhésion à l'UE.
Depuis la fin du conflit intercommunautaire de 1992-95 qui a fait 100.000 morts, la Bosnie est composée de deux entités, la Republika Srpska, dirigée par M. Dodik, et la Fédération croato-musulmane qui sont unies par de faibles institutions centrales.