Treize personnes ont été tuées et une cinquantaine d'autres blessées samedi à Sanaa dans des heurts avec les forces de sécurité et des partisans armés du président Saleh. Les manifestants réclamaient le jugement du chef de l'État.
Le président yéménite Ali Abdallah Saleh a annoncé samedi son départ prochain pour les Etats-Unis, sans préciser à quelle date, alors que des milliers de manifestants ont défilé à Sanaa pour réclamer sa comparution devant la justice.
"Je vais aller aux Etats-Unis", a déclaré Saleh à des journalistes. "Pas pour un traitement, parce que je vais bien, mais pour éviter l'attention, les caméras, et permettre au gouvernement d'union de préparer correctement les élections."
"J'y resterai pendant plusieurs jours puis je reviendrai car je ne laisserai pas mon peuple et mes camarades qui me sont dévoués depuis onze mois", a-t-il ajouté. "Je me retirerai des activités politiques et je descendrai dans la rue en tant que
membre de l'opposition." (REUTERS)
AFP - Treize manifestants ont été tués dans l'attaque lancée samedi à Sanaa par des forces de sécurité et des partisans armés du président yéménite Ali Abdallah Saleh contre une marche de protestation, selon un nouveau bilan obtenu dimanche de sources médicales.
"Au total, 13 manifestants ont été tués et 50 blessés par balles", a déclaré à l'AFP l'une des sources médicales à l'hôpital de campagne, jouxtant la place du Changement, épicentre de la contestation à Sanaa, où la plupart des victimes ont été transportées.
Un précédent bilan faisait état de 9 tués et de dizaines de blessés lorsque les forces de sécurité ont ouvert le feu et usé de gaz lacrymogène et de canons à eau pour empêcher la progression de dizaines de milliers de personnes participant à une marche réclamant le jugement du président Saleh.
"Trois blessés ont succombé et un protestataire a été tué dans la nuit alors qu'il participait à une manifestation" dans le centre de Sanaa, a précisé à l'AFP une autre source médicale, qui a confirmé le bilan de 13 morts.
En outre, a-t-on ajouté, 150 autres manifestants ont souffert de problèmes respiratoires pour avoir inhalé du gaz lacrymogène.
Les forces fidèles au président Saleh, déployés en grand nombre, sont intervenues contre les dizaines de milliers de participants à la "La Marche de la Vie" à leur arrivée dans un quartier du sud de Sanaa après avoir parcouru à pied 270 km depuis Taëz (sud-ouest), selon des témoins.
Les protestataires avaient fini par rejoindre la place du Changement, où ils ont été rejoints massivement par des habitants de Sanaa.
Une manifestation de protestation contre l'intervention sanglante des forces fidèles à M. Saleh est prévue dimanche en milieu de journée à Sanaa, selon les jeunes protestataires qui campent depuis février sur la place du Changement.
L'objectif de "La Marche de la Vie" était d'obtenir que M. Saleh et ses proches soient jugés pour la répression qui a fait des centaines de morts depuis janvier, et de contester l'immunité que lui accorde l'accord de sortie de crise signé le 23 novembre à Ryad.