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Pour la justice, le recours aux policiers n'est "pas une atteinte au droit de grève"

Le tribunal administratif de Montreuil a rejeté la demande de la CFDT, estimant, vendredi, que le remplacement des agents aéroportuaires grévistes par des policiers n’était "pas une atteinte au droit de grève".

AFP - Le tribunal administratif de Montreuil a rejeté vendredi la requête de la CFDT, qui demandait la fin du remplacement par des policiers d'agents de sûreté grévistes à l'aéroport de Roissy, jugeant que cette mesure ne constituait "pas une atteinte au droit de grève".

Le juge des référés "fonde sa décision sur le fait que le remplacement d'agents grévistes par des fonctionnaires de l'Etat, dont les missions sont d'assurer la sécurité des biens et des personnes, ne constitue pas une atteinte au droit de grève dans la mesure où aucune réquisition (de personnels grévistes, ndlr) n'est demandée", explique le tribunal.

Pénalités

La ministre de l'Ecologie et des Transports, Nathalie Kosciusko-Morizet, a affirmé jeudi soir que l'aéroport de Paris allait infliger des "pénalités" aux entreprises de sécurité qui sont "sous pression" du fait de la grève des agents de sûreté.

"Les pénalités seront appliquées aux entreprises de sécurité. Les entreprises patronales sont donc bien sous pression du fait que les salariés sont grévistes", a déclaré la ministre sur la chaîne M6.

"Il convient aussi d'assurer la continuité du service public de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle", ajoute le tribunal.

La CFDT avait saisi jeudi le tribunal pour demander de "mettre fin aux effets de la décision de faire assurer le contrôle de sécurité de l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle par les forces de sécurité, en remplacement ou complément du personnel gréviste".

Des effectifs de la Police aux frontières (PAF) et de la Gendarmerie du transport aérien (GTA) ont été mobilisés à Roissy, l'aéroport le plus touché par la grève des agents de sûreté qui réclament une augmentation de salaire de 200 euros et de meilleures conditions de travail.

Les grévistes de Roissy ont reçu le soutien de plusieurs responsables syndicaux et de la gauche, qui ont vu dans la décision du ministre de l'Intérieur de recourir aux forces de l'ordre une atteinte au droit de grève. Pour Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, il y a "viol du droit de grève".

Syndicats des agents et représentants des entreprises de sûreté ont repris leurs discussions vendredi pour tenter de trouver une issue à un conflit qui en est à son huitième jour, sans pour autant avoir de répercussions sur le trafic aérien.

Pour augmenter les salaires (situés entre 1.250 et 1.600 euros), plusieurs agents évoquent la piste de la taxe aéroportuaire prélevée sur les billets d'avion (11,50 euros pour les aéroports parisiens). Mieux répartie, elle permettrait aux entreprises de sûreté de revaloriser le salaire de leurs agents, estiment-ils.