Chaque matin, les équipes de la Maison Blanche apportent à Barack Obama un volumineux dossier violet contenant des lettres de citoyens américains qui veulent l’aider à prendre les décisions qui s’imposent.
Après avoir fait campagne en demandant comment le peuple américain pouvait changer Washington, Barack Obama essaie de ne pas perdre contact avec ceux qui l’ont élu président.
Le premier défi du nouveau locataire de la Maison Blanche est de sauver l’économie américaine du désastre. Dans cette perspective, il semble prendre exemple sur un autre président américain qui avait été confronté à cette difficulté : Franklin D. Roosevelt.
Un article écrit par Jake Tapper, de la chaîne ABC, révèle que le nouveau président lit chaque matin une dizaine de lettres envoyées des quatre coins du pays. Il les distribue même à ses collaborateurs avant les réunions de cabinet, en leur disant : "Voilà le genre d’individu que nous devons aider."
Les lettres, sélectionnées par le service courrier de la Maison Blanche, racontent des histoires de familles qui rencontrent des difficultés pour payer leurs prêts hypothécaires, d’hommes d’affaires qui ne parviennent pas à réduire leurs coûts de production, ou de parents divorcés tentant laborieusement d’élever leur progéniture grâce aux aides sociales. Il arrive même que des lettres d’enfants arrivent sur son bureau. Chaque jour, Obama répond directement à deux ou trois missives.
"La plus grande inquiétude d’Obama est de se laisser enfermer à la Maison Blanche, loin des préoccupations du peuple américain", confie David Axelrod, le premier conseiller du président, cité par Jake Tapper.
Comme Franklin D. Roosevelt
Le 44e président des Etats-Unis n’est cependant pas le premier chef de l’Etat américain à demander un compte-rendu quotidien des inquiétudes des Américains. Dans le "Huffington Post", l’historien Robert McElvaine rappelle que cette pratique avait beaucoup aidé le président Roosevelt pendant la Grande Dépression des années 1930. Durant la première semaine de la présidence Roosevelt, la Maison Blanche avait reçu 450 000 lettres. Le rythme avait ensuite oscillé entre 5 000 et 8 000 courriers par semaine. La situation était telle que l’équipe affectée au service courrier passa rapidement de 1 à 50 personnes. Comme Obama aujourd’hui, Roosevelt soutenait que les lettres représentaient le meilleur indicateur de l’état de l’opinion publique et de ses attentes.
A l’aune de l’expérience de Roosevelt, Robert McElvaine ajoute : "Le pays pourrait en profiter grandement, si le président Obama adoptait lui aussi cette habitude."