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De 1998 à 2011, Jonny Wilkinson, qui vient de prendre sa retraite internationale, a inscrit 1246 points pour l'Angleterre, ce qui en fait le deuxième plus grand marqueur de l’histoire du rugby. Et l’un des pires cauchemars du XV de France.

Le 13 décembre, le monde de l’Ovalie a salué le talent hors norme de Jonny Wilkinson qui vient de mettre un terme à sa carrière internationale, après treize ans de bons et loyaux services sous les couleurs du XV de la Rose. Si ses 1246 points inscrits en sélection ne font de lui "que" le deuxième meilleur marqueur de tous les temps - juste derrière le Néo-Zélandais Dan Carter -, il a, en revanche, été l’un des plus gros bourreaux du XV de France : 161 points marqués, dont 39 pénalités, 13 transformations et 6 drops.

Contre les Bleus, tout commence pour Wilkinson lors du Tournoi des V nations de 1999 à Twickenham. À 19 ans à peine, il ouvre son compteur face aux Français avec un sans faute (7 pénalités) et permet à l’Angleterre de l’emporter 21-10. Un début prometteur pour le jeune Anglais qui annonce la couleur des années à venir.

En 2000, l’Italie intègre le Tournoi, mais cela ne change rien aux habitudes de l'Angleterre et de son ouvreur infernal. Celle-ci continue de se délecter des prouesses de son Jonny qui, grâce à cinq pénalités marquées, permet au XV de la Rose de s’imposer 15-9 contre la France. Le public parisien découvre alors le visage d'ange du franc-tireur. En 2001, "Wilko" continue d’écrire sa légende et transforme tous les essais de ses coéquipiers. Il inscrit même deux pénalités en bonus. Score fatal sur la pelouse de Twickenham : 48-19.

Après une victoire française en 2002, le maître à jouer revient en force lors de l’édition 2003 du Tournoi. Wilkinson transforme l’essai d’Andy Robinson (48e) et inscrit cinq pénalités et un drop. Les essais d’Olivier Magne, Clément Poitrenaud et Damien Traille, dont un seul sera transformé par Gérald Merceron, ne suffiront pas aux Français pour revenir au score. Victoire des hommes de Clive Woodward : 25-17.

Pour préparer la Coupe du monde de 2003 en Australie, les deux pays organisent deux matchs test à une semaine d’intervalle. Si le premier est remporté de justesse par la France (17-16), les Anglais se vengent lors du second, avec un festival d’essais et un résultat sans appel dès la mi-temps (33-3) avant de l’emporter, 45-14, grâce à quatre transformations et quatre pénalités signées "J.W".

Deux mois et dix jours ont passé lorsque les deux équipes se retrouvent en demi-finale du Mondial. Avant que les joueurs ne foulent la pelouse détrempée du Telstra Stadium de Sydney, la presse annonce un choc des titans entre les deux demi d’ouverture :  Frédéric Michalak, star montante du rugby français, et Jonny Wilkinson. Mais le combat tant attendu n’a pas lieu. Bien qu’à la 10e minute, la France mène 7-0 grâce à Serge Betsen et à Michalak à la transformation, petit à petit, la botte de Jonny casse le moral des Bleus, qui additionnent les fautes. Cinq pénalités et trois drops plus tard, Wilko qualifie à lui seul son équipe pour la finale (24-7). Les Anglais s’imposeront face à l’Australie, sur un des drops assassins dont il a le secret, dans les dernières minutes (20-17).

Entre 2004 et 2007, la France et l'Angleterre se rencontrent à six reprises avec cinq victoires à la clé pour les Français, mais Wilkinson ne fait plus vraiment partie des plans de Brian Ashton qui lui préfère Toby Flood, avant qu’il ne le fasse revenir pour le Mondial-2007. Une bien mauvaise nouvelle pour les Bleus qui le retrouveront sur leur route en demi-finale. Deux pénalités et un drop en fin de match, signés d’un W, terminent d’enfoncer les espoirs tricolores, noyés dès la 2e minute par un essai meurtrier de Josh Lewsey (14-9).

L’hégémonie anglaise sur le XV tricolore continuera dans le tournoi des VI nations de 2009, mais connaîtra un coup d'arrêt avec le Grand Chelem des Français en 2010, l’année où Wilkinson marque son dernier point contre les Bleus : une pénalité à la 67e. Lors de la dernière Coupe du monde en Nouvelle-Zélande cette année, le demi d’ouverture anglais fut en effet moins décisif que les éditions précédentes. En témoigne son manque d'efficacité face aux Bleus en quarts de finale. Un bégaiement de l’histoire qui permet aux hommes de Marc Lièvremont de battre, pour la première fois, les Anglais dans la compétition (19-12). Merci Jonny !

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