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La primaire républicaine tourne au duel entre Gingrich l'expérimenté et Romney le mormon

Les prétendants à la nomination républicaine redoublent d’efforts à l'approche de la première primaire du parti. Si elle demeure ouverte, la course à l’investiture semble toutefois de plus en plus se jouer entre Mitt Romney et Newt Gingrich.

Aux Etats-Unis, la course à l’investiture républicaine pour l’élection présidentielle de 2012 entre dans une phase décisive. Moins d’un mois avant la primaire du parti, qui se tiendra le 3 janvier dans l’Iowa, un important débat entre les candidats se tient samedi 10 décembre, dans la ville de Des Moines, la capitale de cet Etat. Une occasion pour les participants d’essayer de rattraper leur retard sur le nouveau favori, Newt Gingrich. C’est en effet l’ancien président de la Chambre des représentants qui mène désormais la danse dans les sondages, à l’issue d’un invraisemblable retournement de situation.

Présenté comme un candidat de premier ordre lors de son entrée en campagne, annoncée en mai 2011 sur Twitter, Newt Gingrich est déclaré électoralement mort un mois plus tard, lorsque son équipe de campagne démissionne en masse. Ses collaborateurs lui reprochent de ne pas faire campagne de manière assez assidue, après que sa femme et lui sont partis en croisière deux semaines en Méditerranée.

L’une des figures les plus connues à Washington

Les faveurs des militants républicains se portent alors sur le gouverneur du Texas, Rick Perry, puis sur l’entrepreneur Herman Cain. Les cotes de popularité de l’un et l’autre finissent cependant par s’effondrer dans les sondages. Rick Perry multiplie les gaffes et enchaîne les piètres performances lors des débats tandis qu’Herman Cain fait face à des accusations de harcèlement sexuel et d'adultères, le contraignant à annoncer son retrait de la course à l’investiture.

Tout semble alors sourire à Mitt Romney, seul candidat à ne pas effectuer de yoyo dans les sondages. Toutefois, bien qu’il occupe régulièrement la deuxième voire la première position dans les enquêtes d’opinion, il peine à susciter l’enthousiasme de la frange la plus conservatrice du parti. On lui reproche son côté trop libéral, véritable repoussoir pour nombre de républicains, ou le fait qu’il soit mormon.

Face à la pénurie de candidats crédibles, la crainte de voir élu l’ancien gouverneur du Massachusetts porte Newt Gingrich à nouveau au premier rang. Car à défaut d’être le "nouveau Reagan", que de nombreux républicains attendaient pour chasser Obama de la Maison Blanche, ce politicien chevronné est l’une des figures les plus connues à Washington, où il est considéré comme l’un des cerveaux du Grand Old Party.

Vie sentimentale houleuse

Son principal point faible est sans doute à chercher dans sa vie personnelle, un élément non négligeable pour les électeurs américains. Après un premier divorce en 1980 alors que sa femme se trouve à l’hôpital où elle est traitée pour un cancer, il quitte sa deuxième épouse en 2000 au profit d’une assistante de plus de vingt ans de moins que lui qui deviendra sa troisième femme. Ironie du sort, cette séparation intervient alors qu’il mène une enquête sur la relation extraconjugale entre Bill Clinton et Monica Lewinsky.

Mitt Romney entend bien jouer sur la vie sentimentale houleuse de son rival pour compenser son retard. Il n’a de cesse de rappeler aux électeurs qu’il est marié depuis 42 ans à la même femme, ce qui fait de lui "un homme fidèle à sa famille, à sa foi et à son pays". Pourtant, il n’est pas certain que son côté bon père de famille suffise à convaincre les sympathisants républicains. Les derniers sondages en Iowa donne toujours une avance plus que confortable à Newt Gingrich, qui a récemment indiqué que Romney figurait sur sa liste de prétendants… au poste de vice-président.