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Autolib', la voiture en libre service, démarre ce lundi

Cinq ans après le Vélib', les Parisiens découvrent ce lundi l'Autolib', la voiture électrique en libre-service. Sa mise en service devrait "révolutionner" la façon de circuler en ville, selon le maire Bertrand Delanoë.

AFP - Autolib', service de voitures électriques en libre-service, inspiré du Vélib', ouvre lundi au public et sera inauguré en grande pompe par le maire de Paris, Bertrand Delanoë, dont c'est un projet phare de mandature, et Vincent Bolloré, concepteur du véhicule.

Après une phase de test qui a débuté le 2 octobre, le lancement grandeur nature d'Autolib' sera, selon le maire PS de la capitale, "une révolution" qui améliorera "la qualité de vie" dans Paris et sa métropole.

Philosophie du projet: inciter à renoncer à sa voiture en offrant l'usage ponctuel de véhicules disponibles, peu chers et écolos. Une voiture de ce type est à même de se substituer à 5 voitures privées, selon une étude municipale.

L'utilisateur pourra ainsi, comme pour Vélib', prendre une voiture dans une station et la déposer dans une autre, selon un système de "trace directe".

Dès lundi, les 250 Bluecars couleur "aluminium brossé" de Bolloré vont rouler silencieusement sur le bitume, dans 46 communes d'Ile-de-France dont Paris.

Selon Annick Lepetit, adjointe PS chargée des transports et présidente du syndicat mixte Autolib', les 250 voitures seront réparties dans 250 stations, dont 180 dans Paris intra muros. Chaque mois, de nouvelles voitures seront installées pour atteindre en mai 2012 3.000 voitures et 1.200 stations.

Parmi les premières communes proches de Paris à lancer Autolib' figurent Malakoff, Montrouge, Issy-les-Moulineaux, Saint-Ouen, Pantin, etc.

Le tarif sera appliqué à la demi-heure, la première à 5 euros et la seconde à 4 euros.

"On peut prendre une Autolib' 24h d'affilée mais ce n'est pas le but. En revanche, elle peut servir quand vous allez chercher vos parents gare de Lyon. Vous y allez en transports en commun puis vous les ramenez chez vous à Créteil en Autolib'", donne en exemple la députée socialiste.

Le groupe UMP, dans l'opposition mais qui a soutenu ce projet "qui a du sens", soulève des questions: "nous demandons que les 2.000 places de stationnement préemptées soient compensées pour les riverains par la création de places en sous-terrain", déclare à l'AFP Jean-François Lamour.

L'UMP s'interroge aussi "sur le modèle économique à long terme: il y aura immanquablement des aléas et des dégradations, et au-delà des 30 millions d'euros investis pour le lancer, il ne faudrait pas que ça revienne à puiser dans les poches des Parisiens".

Si de nombreuses communes ont adhéré au projet, d'autres jugent le système coûteux et doutent de sa rentabilité. Certains loueurs professionnels dénoncent même une "concurrence déloyale".

"Le coût pour sa mise en place représente un investissement lourd, ce n'est pas en adéquation avec les besoins de la population (...) ce n'est pas prioritaire dans notre budget", avait souligné récemment Gérard Lambert, adjoint au maire de Champigny (Val-de-Marne) en charge des transports.

De même, les écologistes et élus EELV, hostiles au projet, estiment qu'Autolib va "réorienter vers l'automobile ceux qui avaient choisi les transports en commun", et que le choix de moteurs électriques conforte l'énergie nucléaire.

Un argument rejeté par Mme Lepetit qui annonce que le syndicat mixte teste actuellement à Vaucresson (Hauts-de-Seine) dans l'entrepôt des Autolib' une station équipée de panneaux photovoltaïques pour recharger ces véhicules.

Autre avantage souligné par la mairie: la création de 1.000 emplois de jeunes issus des quartiers populaires, en partenariat avec l'Agence pour la cohésion sociale et l'égalité des chances (Acsé).