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À Berlin, les leaders européens préparent le sommet du G20

Les pays européens doivent trouver une position commune en matière de régulation des marchés financiers, en vue du sommet du G20, prévu à Londres le 2 avril. Mais Berlin, Paris et Londres défendent des points de vue différents.

Le baromètre des décideurs politiques et économiques mondiaux

Reuters - Les pays européens du G20 sont réunis dimanche à Berlin avec l'ambition de trouver une position commune en vue du sommet de début avril à Londres qui devra décider des mesures concrètes pour réformer le système financier international.

Ardent partisan d'une "refondation" de celui-ci, Nicolas Sarkozy a répété samedi qu'il ne se contenterait pas d'un "compromis au rabais" lors du prochain sommet, qui fait suite à celui de Washington, à la mi-novembre, dont les participants étaient convenus d'un plan d'actions pour combattre la crise économique mondiale.

L'aggravation de celle-ci a conduit depuis lors les gouvernements des grandes économies à mettre en oeuvre chacun de leur côté des plans de relance massifs qui ont fait renaître les craintes de protectionnisme.

Le sujet pourrait s'inviter dans les discussions de Berlin, la France ayant suscité les critiques de ses pairs européens avec le plan de soutien de six milliards d'euros à son industrie automobile.

Le Premier ministre britannique Gordon Brown entend y plaider pour une plus grande coordination des plans de relance nationaux, a indiqué samedi son porte-parole.

"Nous devons continuer à apporter un soutien budgétaire à nos économies nationales et s'assurer que ceux-ci sont coordonnés", a-t-il dit.

Français et Allemands entendent prioritairement pour leur part s'attaquer à la régulation des marchés et des acteurs financiers.

Front commun ambitieux

"La violence de la crise nous impose de changer, il faut rénover, réguler le marché financier", a déclaré samedi Nicolas Sarkozy, en s'engageant à ne pas s'associer "à une position qui ne réponde pas de manière ambitieuse" à la situation. 

La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré pour sa part qu'elle tenait à une supervision complète de tous les marchés et instruments financiers et entendait que l'Europe puisse présenter un "front commun ambitieux" lors du sommet de Londres.

La tâche s'annonce toutefois délicate, Berlin comme Paris reconnaissant l'existence de divergences avec la Grande-Bretagne sur des questions comme la supervision et la régulation des fonds spéculatifs.

Dans un document de travail préparé pour la réunion de dimanche, le ministère allemand des Finances a indiqué ainsi que tous les hedge funds devraient "rendre des comptes à des autorités de supervision" et faire preuve d'une plus grande transparence.

Un accord semble en revanche plus facile sur des questions comme l'élargissement du rôle et des moyens du Fonds monétaire international (IMF) et du Forum de stabilité financière (FSF).

Angela Merkel a invité à Berlin les dirigeants britannique, français, italien, espagnol, néerlandais ainsi que les Premiers ministres luxembourgeois et tchèque en tant que présidents respectivement de l'Eurogroupe et de l'Union européenne.

Le président de la Commission européenne, les ministres des Finances ainsi que les gouverneurs des banques centrales sont également présents.