De son côté, Moscou, qui s'oppose à toute résolution au Conseil de sécurité condamnant la répression, a jugé la mesure de la Ligue "incorrecte". Pourtant, le président Dmitri Medvedev avait appelé, début octobre, son homologue syrien à accepter des réformes ou à démissionner. Enfin la Chine, fournisseur de premier plan du régime baasiste dans le secteur militaire, a exhorté lundi la Syrie à la mise en œuvre du plan arabe.
"Le scénario libyen ne se répètera pas"
"La Syrie ne doit pas sous-estimer l’influence de la Ligue arabe, car n’oublions pas que c’est son feu vert qui a pavé la voie au vote d’une résolution du Conseil de sécurité contre Kadhafi et qui a légitimé l’intervention de l’Otan en Libye", expliquait récemment à France 24, Paul Salem, politologue et directeur du centre Carnegie pour le Moyen-Orient, au Liban. Et de poursuivre : "Une prise de position forte de la Ligue arabe constituerait l'étape fondamentale d’un scénario menant à une intervention internationale."
Samedi justement, la Ligue a décidé, "dans le but de protéger les civils syriens, de contacter immédiatement les organisations arabes concernées". Et si la violence et les assassinats ne s'arrêtent pas, la Ligue chargerait alors le secrétaire général Nabil al-Arabi de "contacter les organisations internationales, y compris les Nations unies".
Malgré cet avertissement, la majorité des observateurs écartent un scénario à la libyenne, d’autant que toute intervention militaire contre le régime a été jusqu’ici "totalement exclue" par les Occidentaux et l’Alliance atlantique. Une nouvelle que le ministre Mouallem n’a pas manqué de relever : "La Syrie n'est pas la Libye. Le scénario libyen ne se répètera pas. Ce qui se passe dans le pays est différent de ce qui s'est passé en Libye, et le peuple syrien ne doit pas s'inquiéter", a-t-il martelé lundi.
D’aucuns redoutent une radicalisation du soulèvement et un durcissement de la répression. "Tant que sur le terrain la contestation n’aura pas réussi à ouvrir un front ou à libérer une région à l’instar des rebelles libyens, Assad tiendra longtemps", constate Fréderic Encel, maître de conférences à Sciences-Po Paris et spécialiste du Proche-Orient, sur l’antenne de France 24.