Le président de l'Assemblée iranienne souhaite revoir la coopération de Téhéran avec l'AIEA, jugeant "hostile" le dernier rapport de l'Agence. Ce dernier fait part d'inquiétudes quant à une dimension militaire du programme nucléaire du pays.
AFP - Le Parlement iranien estime nécessaire de "revoir la coopération" de Téhéran avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) en raison de "l'hostilité" de son dernier rapport sur l'Iran, a déclaré dimanche le président de l'Assemblée Ali Larijani.
"Le Parlement considère que la position de l'AIEA (dans son dernier rapport) s'apparente à de l'hostilité et obéit aux ordres de l'Amérique et du régime sioniste", a affirmé M. Larijani dans une déclaration lue en séance devant les députés.
"Il considère nécessaire de revoir la coopération (de l'Iran) avec l'agence, qui a prouvé que la coopération ou l'absence de coopération (de la part de l'Iran, ndlr) n'a aucun effet sur les décisions non-professionnelles" de l'AIEA, a ajouté le président du Parlement.
L'AIEA a fait part de ses "sérieuses inquiétudes" sur une éventuelle dimension militaire du programme nucléaire iranien dans son dernier rapport sur l'Iran divulgué mardi, alimentant les soupçons de la communauté internationale.
Téhéran a rejeté en bloc les éléments de ce rapport, estimant y avoir déjà répondu de façon détaillée dans le passé, et a accusé l'agence d'être instrumentalisée par les Etats-Unis et Israël pour essayer d'isoler l'Iran.
Le représentant iranien auprès de l'agence onusienne, Ali Asghar Soltanieh, a toutefois affirmé que l'Iran, "pays responsable", continuerait à coopérer avec l'AIEA dans le cadre de ses obligations découlant du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP).
Le Parlement iranien, dominé par la ligne dure du régime, adopte traditionnellement des positions plus radicales que celle du gouvernement sur les grands sujets de souveraineté comme la politique nucléaire ou les relations avec les occidentaux.
Il a ainsi voté en 2010 une loi interdisant au gouvernement d'abandonner l'enrichissement d'uranium, au moment ou Téhéran tentait de trouver un accord avec les grandes puissances sur un échange de combustible nucléaire permettant de trouver une issue au conflit opposant Téhéran à la communauté internationale.
Le programme nucléaire iranien a été condamné par six résolutions, dont quatre assorties de sanctions, du Conseil de sécurité de l'ONU qui réclame notamment l'arrêt de l'enrichissement d'uranium par Téhéran.