Le ministre mexicain de l'Intérieur, Francisco Blake Mora très impliqué dans la lutte contre les narcotrafiquants a été tué vendredi dans un accident d'hélicoptère au sud de Mexico. L'appareil n'aurait pas suivi l'itinéraire de vol.
AFP - Le ministre mexicain de l'Intérieur, Francisco Blake Mora, bras droit du président Felipe Calderon dans la lutte contre les narcotrafiquants, est mort vendredi dans le crash d'un hélicoptère qui a fait sept autres victimes au sud de Mexico, a annoncé la présidence mexicaine.
L'appareil gouvernemental se dirigeait vers la ville de Cuernavaca, à 90 kilomètres au sud de la ville de Mexico, pour une réunion de fonctionnaires de justice.
Les procédures de sécurité et de recherche avaient été déclenchées quand les contrôleurs aériens ont détecté que "l'hélicoptère ne suivait pas l'itinéraire de vol entre le district fédéral (ndlr: la ville de Mexico) et la ville de Cuernavaca", a indiqué la porte-parole du gouvernement, Alejandra Sota, sans fournir d'autres détails.
Parmi les autres personnes qui ont péri figurent trois proches collaborateurs du ministre, dont le vice-ministre de l'Intérieur Felipe Zamora.
Selon les premières photos diffusées par les télévisions, le crash de l'hélicoptère gouvernemental est survenu dans une zone montagneuse et couverte d'une épaisse végétation.
Dans un message télévisé, le président Calderon a indiqué que les circonstances du crash font penser à un accident, mais que "toutes les éventualités" seront examinées.
"Les conditions de brouillard à cette heure sur la trajectoire que prenait le ministre font certainement penser à un accident", a dit le président. Mais il a souligné que le gouvernement allait mener "une enquête minutieuse qui va envisager toutes les hypothèses possibles".
Un précédent ministre de l'Intérieur du président Felipe Calderon, Juan Camilo Mourino, avait trouvé la mort avec huit autres personnes il y a trois ans, en novembre 2008, quand son petit avion s'était écrasé au nord-ouest de la ville de Mexico.
Le dernier message Twitter de Francisco Blake Mora, en date du 4 novembre, était précisément consacré à son prédécesseur: "Nous nous souvenons aujourd'hui de Juan Camilo Mourino, trois ans après qu'il nous a quittés, un être humain qui a travaillé pour la construction d'un Mexique meilleur".
Agé de 45 ans, avocat de profession, Francisco Blake Mora était ministre de l'Intérieur depuis le 14 juillet 2010. Ancien député et membre actif du Parti action nationale (PAN) au pouvoir, il avait été désigné à ce poste par le président Calderon en raison de son expérience en matière de coordination des forces de sécurité dans son Etat natal de Basse Californie, dans le nord-ouest du Mexique.
La principale tâche de Francisco Blake Mora était la coordination du combat contre le crime organisé.
Le Mexique est engagé depuis l'arrivée du président Calderon au pouvoir en décembre 2006 dans une guerre contre les narcotrafiquants avec l'appui de 50.000 militaires. Depuis cette date, les violences liées aux cartels de la drogue ont fait quelque 45.000 victimes.
Dans ce combat, Francisco Blake Mora faisait preuve de détermination. "Que personne ne s'y trompe, dans cette lutte, il n'y a pas d'espace pour les trèves ou les hésitations", avait-il déclaré le 20 octobre dernier.
Le président mexicain a rendu hommage dans son message télévisé à son collaborateur disparu comme "un grand Mexicain qui a aimé profondément sa patrie et qu'il a servi jusqu'au dernier moment de sa vie".
Le bureau de presse de la présidence a indiqué à l'AFP que Felipe Calderon annulait le déplacement qu'il devait effectuer ce vendredi à Hawaii pour le sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC), en raison du décès de son ministre.
En route pour Hawaii à bord de l'avion présidentiel Air Force One, le président américain Barack Obama a téléphoné à M. Calderon pour lui dire qu'il était "choqué et attristé en apprenant la mort tragique" du ministre mexicain et des autres victimes.
Le gouvernement chilien a exprimé aux autorités et au peuple du Mexique "ses condoléances les plus attristées et sa solidarité".