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La flambée des taux italiens inquiète Bruxelles

Le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, estime que le niveau record des taux italiens sur le marché de la dette pourrait avoir, à moyen terme, des conséquences "significatives" sur l'économie réelle.

AFP - Le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, a prévenu jeudi que l'envolée des taux italiens sur le marché de la dette risquait d'avoir des retombées "significatives" sur l'économie réelle en raison de la hausse des coût du financement du pays.

"A très court terme, les conséquences d'une forte hausse des taux italiens n'est pas si grave, mais assez vite cela aura des retombées significatives sur les conditions de financement et sur l'économie réelle", a estimé M. Rehn lors d'une conférence de presse.

Les taux italiens à 10 ans évoluent depuis le début de la semaine à des niveaux record jugés insoutenables dans la durée (autour de 7%). A ce stade, d'autres pays lourdement de la zone euro comme la Grèce et le Portugal ont été contraints de demander une aide internationale sous forme de prêts à taux préférentiels.

Interrogé sur l'eventualité d'un plan d'aide à l'Italie, M. Rehn a rappelé que "la priorité est de restaurer la stabilité politique et de prendre dès que possible des mesures déterminées pour atteindre ses objectifs budgétaires et stimuler la croissance".

Bruxelles a revu jeudi à la baisse ses prévisions de croissance pour Rome et table sur une stagnation en 2012 (+0,1%), alors qu'elle tablait encore en mai dernier sur une croissance de 1,3%.

La situation devrait péniblement s'améliorer dans la péninsule en 2013, avec une progression du PIB de 0,7%, selon la Commission.

Les marchés sanctionnent depuis plusieurs semaines l'Italie pour sa politique jugée laxiste et comptent sur le départ de Silvio Berlusconi pour changer la donne. Le "Cavaliere" devrait être remplacé par Mario Monti qui fut commissaire européen pendant dix ans (1994-2004), selon la presse italienne. Il pourrait recevoir un mandat pour la formation du nouvel exécutif dès ce week-end.

Une contagion de la crise de la dette à l'Italie fait peser un risque majeur sur l'Union monétaire. Troisième économie de la zone euro, Rome est lestée par une dette de quelque 1.900 milliards d'euros (120% du PIB), cinq fois plus importante que celle de la Grèce.