![Le Crédit agricole de nouveau plombé par la crise grecque au troisième trimestre Le Crédit agricole de nouveau plombé par la crise grecque au troisième trimestre](/data/posts/2022/07/16/1657991381_Le-Credit-agricole-de-nouveau-plombe-par-la-crise-grecque-au-troisieme-trimestre.jpg)
À l'image du secteur bancaire international, le géant français Crédit agricole plonge à son tour, en raison de la crise de la dette. Au troisième trimestre, son résultat net chute de 65,2 %. Et ses perspectives n'incitent guère à l'optimisme.
REUTERS - Le Crédit agricole, qui a vu son son résultat net chuter de 65,2% au troisième trimestre, a dit jeudi s’attendre à de nouveaux trimestres difficiles après avoir passé dans ses comptes une nouvelle dépréciation bien plus lourde que prévu sur la Grèce.
Le véhicule coté du groupe Crédit agricole indique avoir enregistré une dépréciation supplémentaire de 637 millions d’euros sur les titres de dette souveraine grecque, représentant une décote de 60%, comme appliqué par les autres banques françaises.
Il explique avoir déprécié la dette grecque sur l’ensemble des maturités au troisième trimestre, et non plus uniquement sur les titres arrivant à échéance avant 2020 comme ce fut le cas dans les comptes du deuxième trimestre.
Sa maison-mère, le groupe Crédit agricole, a dans le même temps fait savoir qu’elle avait réduit de 27% entre fin juin et fin octobre, son exposition aux dettes souveraines des pays de la zone euro en difficulté, à savoir l’Italie, la Grèce, l’Irlande, le Portugal et l’Espagne.
Son exposition à la dette publique italienne est ainsi revenue en quatre mois de 8,73 milliards d’euros à 6,75 milliards.
« Nous sommes plutôt réalistes et nous nous préparons à des trimestres compliqués”, a déclaré Jean-Paul Chifflet, le directeur général de Crédit agricole SA. “La situation reste délicate et complexe.”
Dans ce contexte, le directeur financier de la banque a fait savoir lors d’une conférence avec les analystes ne pas s’attendre à une baisse des provisions pour risque de crédit.
Le bénéfice net de Crédit agricole SA ressort ainsi à 258 millions d’euros pour le troisième trimestre, là où les analystes interrogés par la rédaction de Reuters anticipaient un repli de 18,4% à 605 millions d’euros, intégrant une dépréciation supplémentaire limitée à 245 millions d’euros sur la Grèce.
Pas encore de décision sur le dividende
A la Bourse de Paris, l’action Crédit agricole, qui avait ouvert en baisse de 5%, efface ses pertes et gagne 0,22% à 5,03 euros vers 11h00, profitant du retour dans le vert de la plupart des valeurs bancaires européennes. Elle reste néanmoins la plus forte baisse du CAC 40.
Au même moment, l’indice bancaire européen progressait de 0,28%.
« Les résultats du troisième trimestre sont inférieurs au consensus, en raison de l’exposition du groupe à la Grèce », explique Alex Koagne, analyste chez Natixis. « Emporiki (filiale grecque, NDLR) reste un fardeau. »
Comme BNP Paribas et Société générale, le Crédit agricole a engagé fin septembre un plan visant à réduire la taille de son bilan et ses besoins de financement.
Interrogée sur l’avancement de ce programme, la banque s’est refusée à tout commentaire.
« Nous avons déjà lancé des plans d’actions. Nous communiquerons la date (de présentation du plan d’action, NDLR) dès qu’on l’aura arrêtée », a simplement fait savoir Jean-Paul Chifflet. « C’est une affaire de semaines. (Ce sera) avant la fin de l’année. »
Globalement, le bénéfice net du groupe Crédit agricole - c’est-à-dire avec les caisses régionales - ressort en repli de 36% au troisième trimestre à 930 millions d’euros.
A titre de comparaison, les résultats nets trimestriels ont été de 622 millions d’euros pour la Société générale, de 541 millions pour BNP Paribas et de 332 millions pour la banque mutualiste BPCE (Banque populaire-Caisse d’épargne), maison-mère de Natixis.
La banque a précisé qu’elle n’avait encore pris aucune décision concernant sa politique de dividende pour l’exercice en cours.