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Silvio Berlusconi assure qu'il ne se représentera pas en cas d'élections anticipées

Silvio Berlusconi confirme qu'il démissionnera à la mi-novembre et qu'il ne sera pas candidat à d'éventuelles législatives anticipées. Une annonce qui ne rassure pas la Bourse de Milan qui, après un léger rebond, chutait de 4% en milieu de matinée.

REUTERS - Silvio Berlusconi a confirmé mercredi qu'il démissionnerait de la présidence du Conseil italien une fois entérinées les réformes économiques d'urgence réclamées par l'Union européenne, et il a défendu sa préférence pour des législatives anticipées, auxquelles il ne se présentera pas.

"Nous devons d'urgence adresser à l'Europe et au monde un signal fort montrant que nous prenons la situation au sérieux", a-t-il dit par téléphone, lors d'une émission télévisée.

Le spread (écart) de rendement Italie-Allemagne à 10 ans a atteint mercredi matin un plus haut record à environ 500 points de base, en réaction à la démission de Silvio Berlusconi, qui crée un climat d'incertitude.

Le rendement des obligations a fortement augmenté, à 7,03%, un niveau jugé par beaucoup intenable, auquel le Portugal, la Grèce et l'Irlande ont dû solliciter l'aide financière du Fonds monétaire international et de l'Union européenne.

Silvio Berlusconi s'est engagé à démissionner après avoir perdu sa majorité absolue à la Chambre des députés mardi lors de la ratification des comptes publics 2010. Ceux-ci ont été validés par 308 voix sur 630.

Mais il entend rester en fonctions jusqu'à l'adoption du nouveau budget, qui devait être voté d'ici la fin du mois mais dont l'examen à la Chambre des députés pourrait être désormais accéléré. Le président du parlement a déclaré mercredi matin que les partis de l'opposition souhaitaient l'adoption des réformes budgétaires d'ici lundi prochain.

Pressé de démissionner depuis des semaines face aux attaques dont l'Italie est la cible de la part des marchés financiers, Silvio Berlusconi a souligné que son départ était "un geste de responsabilité" auquel il consentait pour le bien du pays.

Il a rappelé son opposition à toute forme de gouvernement de transition ou d'union nationale - choix que privilégient l'opposition et nombre d'acteurs sur les marchés financiers -, assurant qu'à ses yeux, l'organisation de législatives anticipées était la seule issue viable.

Les annonces faites par le président du Conseil n'ont en rien rassuré la Bourse de Milan, dont l'indice cédait en milieu de matinée un peu plus de 4%.

CONSULTATIONS

Dans une interview que publie mercredi le quotidien La Stampa, "Il Cavaliere" pense que des législatives anticipées pourraient se tenir début février et que l'ancien ministre de la
Justice Angelino Alfano, actuel secrétaire général du Peuple de la liberté (PDL, droite), en sera le candidat au poste de président du Conseil.

"Je démissionnerai dès que la loi budgétaire aura été adoptée, et comme j'estime qu'il n'y a pas d'autre majorité possible (dans l'actuel parlement-NDLR), je pense que des
élections auront lieu au début de février, et je ne serai pas candidat", dit-il dans l'interview.

Pareille annonce est une pratique rare en Italie et plusieurs journaux de gauche laissent entendre que le Cavaliere pourrait chercher en fait à gagner du temps et revenir au bout
du compte sur sa démission.

Mais pour les analystes, comme le chef de l'Etat, Giorgio Napolitano, a annoncé la démission de Silvio Berlusconi par un communiqué officiel, il sera très difficile au président du Conseil de revenir sur sa promesse.

Le président Napolitano a fait savoir qu'il allait entamer des consultations avec l'ensemble des partis politiques lorsque les nouvelles mesures budgétaires auront été approuvées.

Lorsqu'un gouvernement en Italie perd la confiance du parlement ou démissionne, il incombe au président de charger un nouveau dirigeant de tenter de trouver une majorité au parlement, ou de convoquer des législatives anticipées.

Des inspecteurs de l'Union européenne sont attendus mercredi à Rome pour entamer leur mission de surveillance, destinée à garantir que des réformes économiques soient mises en oeuvre dans le cadre d'un accord intervenu la semaine dernière au sommet des pays du G20 à Cannes.