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L’avenir de Silvio Berlusconi est plus que jamais incertain, sa majorité pouvant se disloquer ce mardi à l’occasion d’un vote décisif sur les finances publiques. Son principal allié, Umberto Bossi (Ligue du Nord), appelle à sa démission.
REUTERS - Umberto Bossi, chef de file de la Ligue du Nord et partenaire de la coalition de centre droit au pouvoir en Italie, a réclamé mardi la démission de Silvio Berlusconi, un appel qui pourrait porter un coup fatal au président du Conseil à quelques heures d'un vote crucial au parlement.
"Nous avons demandé au président du Conseil de démissionner", a dit Umberto Bossi à des journalistes devant le parlement avant un vote sur les finances publiques programmé à partir de 15h30 (14h30 GMT).
Berlusconi, a ajouté Bossi, devrait être remplacé par Angelino Alfano, secrétaire général du Peuple de la liberté, le parti de Berlusconi.
Soumis à une pression grandissante de la part de ses partenaires politiques et européens, "Il Cavaliere" a jusqu'à présent rejeté les appels à démission et démenti les rumeurs sur son départ qui ont circulé lundi sur les marchés et dans la presse.
Mais la prise de position de son principal allié pourrait renverser la tendance et provoquer sa mise en minorité à la Chambre des députés.
La Ligue du Nord, ainsi que de nombreux membres du PDL, semblent désireux de le voir céder la place à un nouveau gouvernement de centre-droit capable de gérer la crise économique et reconquérir la confiance des marchés sans céder le pouvoir à un gouvernement de transition.
Signe de la fragilité de la majorité du président du Conseil, cinq députés de son parti ont annoncé mardi qu'ils ne prendraient pas part au vote à la Chambre des députés sur les comptes publics de l'Italie sur l'exercice 2010.
Comme elle l'avait laissé entendre ces derniers jours, la gauche italienne a indiqué pour sa part qu'elle s'abstiendrait dans l'espoir de mettre en lumière l'étroitesse de la majorité dont dispose désormais Silvio Berlusconi sans pour autant empêcher la ratification des comptes publics.
Cette décision devrait permettre au chef du gouvernement de conserver une majorité et de remporter le vote sans pour autant lui éviter l'humiliation.
Elections anticipées?
Si le gouvernement perd sa majorité, des élections législatives anticipées seront inévitables, a déclaré lundi Gianfranco Rotondi, ministre de l'Actualisation du programme de gouvernement, après un entretien avec le "Cavaliere" à sa résidence d'Arcore, près de Milan.
Depuis son retour du sommet du G20 de Cannes vendredi, Berlusconi tente par tous les moyens de convaincre les rebelles potentiels de ne pas quitter le navire de la majorité en leur tenant le discours suivant: vous n'avez nulle part où aller et vous serez récompensés en restant à mes côtés.
Au sein même du gouvernement, des voix émettent des doutes sur ce qui apparaît comme un baroud d'honneur de la part du président du Conseil. "La majorité n'existe plus", constatait dès dimanche soir son ministre de l'Intérieur, Roberto Maroni, membre de la Ligue du Nord.
Les journaux estiment que 20 à 40 députés de la majorité sont prêts à sauter le pas, un nombre largement suffisant pour faire tomber le gouvernement.
Mais Silvio Berlusconi a prouvé ces derniers mois sa capacité à résister aux frondes internes. Il rencontre les indécis, multiplie les coups de téléphone. Un député de la coalition a raconté, après un entretien avec lui, que le président du Conseil était prêt à les récompenser par des "postes bien mérités" au gouvernement.
A 75 ans, Silvio Berlusconi n'envisage pas un gouvernement de techniciens ou une nouvelle équipe soutenue par l'ensemble des partis représentés au parlement.
"Nous allons continuer, nous devons nous tenir prêts au combat parce qu'un nouveau gouvernement élu associant la gauche serait contraire à la démocratie", écrit-il dans un message posté lundi sur sa page Facebook.
Il Giornale, le quotidien de son frère Paolo, le compare mardi au Christ et qualifie de Judas les députés qui seraient sur le point de le lâcher. "Je veux regarder droit dans les yeux ceux qui me trahissent", ajoute le journal citant le chef du gouvernement italien.
Troisième économie de la zone euro, l'Italie est depuis plusieurs mois présentée comme le prochain Etat de l'Union européenne menacé par la crise de la dette.
Mardi matin, le taux d'emprunt italien a atteint 6,71% pour les titres à dix ans, un niveau sans précédent depuis 1997 après un précédent record atteint la veille.
Les économistes s'accordent à dire qu'un taux supérieur à 7% priverait l'Italie d'accès aux marchés obligataires. Et un défaut de paiement de l'Italie serait dévastateur pour la zone euro en raison de la taille de son économie qui souffre d'une croissance atone et d'une dette publique de près de 1.900 milliards d'euros représentant 120% du PIB.