Les Guatémaltèques se rendent aux urnes ce dimanche pour le second tour de l'élection présidentielle qui doit départager le général Molina, 61 ans, crédité de 17 points d'avance dans les sondages, et l'homme d'affaires Manuel Baldizon.
AFP - Les Guatémaltèques votaient dimanche pour le second tour de la présidentielle opposant l'ancien général Otto Perez Molina, favori des sondages, et l'homme d'affaires Manuel Baldizon, deux candidats de droite qui promettent d'en finir avec la violence et la pauvreté.
"Les centres de vote sont prêts à recevoir les électeurs à partir de ce moment", à 07H00 locales (13H00 GMT), et jusqu'à 18H00 (00H00 GMT), a annoncé à la presse la présidente du Tribunal suprême électoral (TSE), Maria Eugenia Villagran.
"Aujourd'hui nous, Guatémaltèques, allons faire l'histoire (parce que) nous allons désigner librement, démocratiquement et respectueusement celui qui va gouverner notre pays ces quatre prochaines années", a déclaré Mme Villagran.
Les dernières enquêtes d'opinion accordent 58% des intentions de vote à l'ex-militaire de 61 ans, qui propose une "main de fer" contre la violence et la pauvreté, deux des principaux fléaux de ce petit pays d'Amérique centrale.
M. Perez est crédité dans ces sondages de 17 points d'avance sur son adversaire Manuel Baldizon, 41 ans, dont le programme aux accents populistes est assez similaire au sien sur l'essentiel.
Les deux candidats sont arrivés en tête du premier tour avec respectivement 36% et 23% des suffrages au terme de campagnes électorales démesurément dispendieuses (22,5 millions de dollars pour M. Perez et 13,7 millions pour M. Baldizon, selon une ONG) pour ce pays où deux des 14 millions d'habitants survivent avec moins d'un dollar par jour.
Au cours de la campagne, MM. Perez et Baldizon ont beaucoup insisté sur les questions de sécurité et la lutte contre le trafic de drogue, mais les observateurs déplorent le manque de propositions concrètes en matière d'aide aux plus démunis.
Par ailleurs, les deux candidats ont vu leur image ternie par de graves accusations. M. Perez, surnommé le "général de la paix" pour avoir négocié et signé les accords ayant scellé la fin de la guerre civile (1960-1996, 200.000 morts et disparus), a été accusé de violations des droits de l'Homme pendant ce conflit.
Quant à M. Baldizon, chef d'entreprise raillé par ses détracteurs pour ses convictions changeantes (il a appartenu à une formation de gauche entre 2006 et 2008), il fait depuis peu l'objet de rumeurs de financement de son nouveau parti, le Lider, par l'argent des trafiquants de drogue.
La campagne électorale a été émaillée de violences politiques ayant fait plusieurs morts depuis son coup d'envoi en mai. Le Guatemala est l'un des pays les plus dangereux du monde, avec 18 homicides enregistrés chaque jour, soit six fois la moyenne mondiale.
A la veille du scrutin, Otto Perez Molina a accusé des responsables du gouvernement d'avoir acheté le vote de personnes démunies pour qu'elles se prononcent en faveur de Manuel Baldizon.
Au premier tour du 11 septembre, le scrutin avait été marqué par l'absence de candidat du parti de gauche au pouvoir après le rejet de la candidature de l'ex-épouse du chef de l'Etat, Sandra Torres, qui avait divorcé du président Alvaro Colom, limité à un seul mandat, pour pouvoir se présenter.
Le 11 septembre, les 7,3 millions de Guatémaltèques appelés aux urnes avaient renouvelé les 158 députés du Congrès où aucune majorité ne s'est dégagée, 333 maires et 20 représentants au Parlement centraméricain.
La totalité des 24.000 agents de la police civile ont été mobilisés pour assurer la sécurité des 16.700 bureaux de vote, sous la surveillance de 65 observateurs de l'Organisation des Etats américains (OEA).
En outre, "environ 100.000 citoyens ont volontairement décidé de participer" à l'organisation du vote, a souligné Mme Villagran.
En l'absence de sondages à la sortie des bureaux de vote, les premiers résultats fournis par le TSE ne sont attendus que lundi vers 07H00 GMT.