
Plus de deux semaines après la grande mobilisation sociale du 29 janvier, Nicolas Sarkozy reçoit les partenaires sociaux à l'Élysée. Le président a déjà annoncé les premières mesures d'un "plan de relance bis" pour la consommation.
Le président français Nicolas Sarkozy reçoit mercredi à l’Elysée les leaders des principaux syndicats et le patronat afin de discuter des mesures à prendre pour atténuer les effets de la crise sur le quotidien des Français. Le montant total des propositions du gouvernement pourrait s’élever à 2,650 milliards d'euros.
Cette rencontre, qualifiée de "sommet social", intervient après le succès de la mobilisation générale organisée par les syndicats, le 29 janvier, et qui avait rassemblé pas moins de 1, 2 million de personnes à travers toute la France. Une mobilisation à laquelle Sarkozy avait riposté en organisant un entretien radiotélévisée, le 5 février.
“Sarkozy ne voulait pas changer de cap, mais on peut considérer que c’est un tournant social, un changement de cap", explique Roselyne Febvre, envoyée spéciale de FRANCE 24 au Palais de l’Elysée.
Des propositions déjà rendues publiques
Certains des points de ce "plan de relance bis" ont d’ores et déjà été rendus publics.
Les classes modestes en seront les principaux bénéficiaires, avec la promesse de la suppression d'un ou deux tiers provisionnels sur le revenu. Les chômeurs justifiant de deux à quatre mois de salaires pourront toucher, à titre exceptionnel, une prime allant de 400 à 500 euros. Pour les salariés touchés par le chômage partiel, Nicolas Sarkozy propose de porter leur indemnisation à 75 % du salaire brut.
Le président a également annoncé la création d'un fonds d'investissement social de 2,5 à 3 milliards d'euros, financé à hauteur de 50 % par l'Etat, sans dévoiler comment il utiliserait ce fonds, ni comment serait financé les 50 % restant.
En revanche, le patronat a rejeté en bloc la proposition de partager les profits des sociétés en trois tiers répartis "entre actionnaires, salariés et investissement", rapporte Roselyne Febvre, envoyée spéciale de FRANCE 24 à l’Elysée. Et d'ajouter : "Il considère cette mesure comme une ingérence de l'État dans les entreprises privées."
Les syndicats attendent des mesures concrètes
Le président français annoncera les conclusions de cette rencontre dans une déclaration retransmise en direct à la télévision, à 20h00 GMT+1. "S’il est capable de prouver qu’il a appelé à cette rencontre afin d’aboutir à des solutions concernant au moins quelques-uns des problèmes posés, alors ce sera un rendez-vous réussi pour lui", explique à FRANCE 24 Bruno Jambart, directeur de l’institut de sondage OpinionWay.
Les syndicats attendent de Nicolas Sarkozy qu’il présente une liste de mesures concrètes, comprenant des aides aux travailleurs ayant des contrats à durée déterminée (CDD), une assistance aux employés titulaires de contrats de courte durée, un programme d’emplois pour les jeunes et une réduction d’impôts pour les ménages et les employés à bas revenus.
En effet, pour les syndicats des salariés, l’essentiel des revendications passe par une augmentation des salaires et le renforcement du pouvoir d’achat. Les syndicats patronaux jugent, quant à eux, cette "fixation" sur le pouvoir d’achat mal à propos, défendant plutôt l’idée d’une aide accrue à l’investissement afin de maintenir les entreprises opérationnelles.
Selon l’AFP, la CGT, syndicat le plus important de France, demanderait une augmentation des salaires d’au moins 300 euros pour les bas revenus, alors que la CFDT proposerait la création d’un fonds d’investissement social doté de 5 à 10 millions d’euros destiné à venir en aide aux travailleurs ayant perdu leur emploi.