Les deux meilleures équipes actuelles de la planète, la Nouvelle-Zélande et l'Australie, se disputent dimanche une place en finale de la Coupe du monde. Si les All Blacks sont les favoris, les Wallabies ont de solides arguments à faire valoir.
REUTERS - Les deux meilleures équipes de la planète au classement de l'International rugby board (IRB, la plus haute instance du rugby mondial), la Nouvelle-Zélande et l'Australie, se disputeront dimanche une place en finale de la Coupe du monde.
Pour les All Blacks, qui courent après un sacre mondial depuis 1987 et qui n'ont plus atteint les demi-finales depuis 2003, le choc de l'Eden Park est "le plus gros match de ces dix dernières années", selon le sélectionneur Graham Henry.
Dans leur pré carré d'Auckland, où les All Blacks n'ont plus perdu contre les Wallabies depuis 1986, les hôtes du tournoi partiront certes avec l'avantage du terrain, mais les antécédents en Coupe du monde ne plaident pas en leur faveur.
Par deux fois, en 1991 en Irlande et en 2003 en Australie, la course des Néo-Zélandais vers le titre s'est heurtée dans le dernier carré au mur dressé par les Wallabies.
S'ils veulent soulever le Trophée Webb Ellis, les All Blacks devront non seulement l'emporter sur les doubles champions du monde, mais également sur le vainqueur de l'autre demi-finale, entre la France et le Pays de Galles samedi.
En plus de la mer de Tasmanie, une vieille rivalité rugbystique sépare les deux pays, que résument deux hommes, nés en Nouvelle-Zélande avant de passer à l'ennemi: le sélectionneur Robbie Deans et le maître à jouer Quade Cooper.
Le premier a porté la tunique des All Blacks dans les années 1980 avant de prendre les commandes de la sélection australienne en 2008 à la suite d'une candidature malheureuse à la tête des All Blacks.
"Nous devrons nous faire confiance, nous soutenir, et croire en nos forces (...). Ça se joue beaucoup plus sur le mental à ce niveau. Il est trop tard pour refaire nos gammes", a prévenu Robbie Deans.
Le culte du maillot noir
L'ouvreur Quade Cooper, qui a grandi en Nouvelle-Zélande dans le culte du maillot noir avant d'émigrer à l'adolescence, fait désormais figure de principal argument des lignes arrières australiennes et d'ennemi public numéro un dans son pays natal.
Le joueur, doté d'une excellente vision du jeu, a toutefois déçu depuis le début du tournoi, au cours duquel ses apparitions ont provoqué les huées du public local.
Les All Blacks ont eux aussi des ennuis à l'ouverture. Les blessures successives de Dan Carter, hors course pour le reste de la compétition, et de Colin Slade, touché lors du quart de finale contre l'Argentine, ont laissé un vide à ce poste.
En leur absence, le jeune Aaron Cruden (22 ans), rappelé en catastrophe, commencera le match.
Pour le décharger d'une partie de ses responsabilités, le demi de mêlée Piri Weepu, très adroit face à l'Argentine, conservera son rôle de buteur contre l'Australie. "Maintenant que Daniel ne joue pas, il y a plus de responsabilités sur le numéro 9 à qui revient la charge de conduire le navire", a résumé Graham Henry.
Toute la Nouvelle-Zélande a suivi de près l'évolution d'une autre blessure, celle du capitaine Richie McCaw, finalement apte à jouer une rencontre pas comme les autres.
"L'Australie est comme un grand-frère pour nous, un pays de 20 millions d'habitants qui en affronte un autre de 4,5 millions d'habitants, et je crois que c'est une relation saine. Elle oblige les Néo-Zélandais à donner le meilleur d'eux-mêmes", selon Graham Henry.