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Malgré l'amnistie décrétée par le gouvernement birman concernant 6 300 détenus, seuls 206 dissidents ont bénéficié de cette mesure. L'opposition, qui réclame la libération de 2 000 prisonniers politiques, s'est dite "frustrée".

AFP - La Ligue nationale pour la démocratie (LND) de l'opposante birmane Aung San Suu Kyi s'est déclarée "frustrée" jeudi après l'amnistie décrétée par le gouvernement, regrettant que de très nombreux opposants politiques soient restés en prison.

"Il y a toujours beaucoup de prisonniers dont nous espérions la libération, et dont le peuple espérait la libération", a déclaré le porte-parole du parti dissous. "Nous nous sentons frustrés".

L'Association d'assistance aux prisonniers politiques (AAPP), dont le siège est en Thaïlande, a fait état de la libération de 206 prisonniers politiques, dans le cadre d'une amnistie générale de 6.300 personnes.

Parmi ces opposants figurent le truculent comédien et humoriste Zarganar, arrêté en 2008 après avoir organisé l'aide aux victimes du cyclone Nargis (138.000 morts et disparus) et qui purgeait une peine de 35 ans de prison.

Depuis la libération en novembre 2010 de Mme Suu Kyi, alors la détenue la plus célèbre de Birmanie, l'élargissement des prisonniers politiques est devenue la priorité numéro un de la communauté internationale.

Mais les réactions témoignaient d'une certaine déception au sein des chancelleries occidentales et des organisations de défense des droits de l'Homme.

Plusieurs dissidents historiques sont restés derrière les barreaux et le nombre total de prisonniers de conscience dans le pays était estimé jusqu'à présent à environ 2.000 -- opposants, journalistes, avocats, artistes ou moines bouddhistes.

Le président Thein Sein, entré en fonction en mars à la suite de la dissolution de la junte militaire, tente depuis quelques semaines de prouver qu'il est décidé à s'engager vers de profondes réformes.

Les experts se divisent entre ceux qui jugent les réformes significatives et prometteuses, et les plus sceptiques qui n'y voient que des changements cosmétiques destinés à rapprocher le régime de la communauté internationale.