logo

Paris, Bruxelles et Luxembourg trouvent un accord sur le démantèlement de Dexia

Les gouvernements français, belge et luxembourgeois ont annoncé dimanche avoir trouvé un accord concernant le démantèlement de la banque franco-belge Dexia, premier établissement européen victime de la crise de la dette.

AFP - Le démantèlement de Dexia, première banque victime de la crise de la dette en Europe, est entré dimanche dans sa phase finale avec un accord sur les modalités de l'opération entre la France, la Belgique et le Luxembourg, qu'examinait en soirée le groupe.

Le conseil d'administration de la banque franco-belge était réuni depuis 15H00 (13H00 GMT) au siège social de Dexia à Bruxelles et c'est à lui que revient la décision finale qui devrait signer la disparition de l'établissement sous sa forme actuelle.

Un conseil des ministres est également prévu en Belgique à 22H00 (20H00 GMT) sur le sujet dans la soirée.

Sur le fond, les gouvernements français, belge et luxembourgeois, ont apporté dans la journée lors d'une réunion à Bruxelles "leur plein soutien aux propositions de la direction" du groupe pour procéder à sa restructuration complète.

Dexia n'a plus le choix. La crise de la dette a accentué les difficultés de la banque en la privant des liquidités dont elle a besoin pour poursuivre ses activités.

Plus largement, ses déboires ont accentué en Europe les craintes d'une contagion de la crise à l'ensemble du secteur bancaire et convaincu les gouvernements d'accélérer les préparatifs d'un plan coordonné de recapitalisation des banques.

Certains éléments du montage du démantèlement de Dexia ont commencé à filtrer dans les médias.

Le schéma privilégié est celui d'une nationalisation de Dexia Banque Belgique (DBB), l'entité belge de l'établissement, et la création en France d'une nouvelle banque dédiée aux collectivités locales.

Celle-ci reprendrait le portefeuille de prêts aux collectivités de Dexia dont une petite partie se présente sous la forme de prêts toxiques, au coeur de la tourmente depuis plusieurs mois.

Selon des informations de presse, la Belgique s'apprête à débourser quatre milliards d'euros pour prendre le contrôle de Dexia Banque Belgique.

Le royaume, qui a déjà sauvé Dexia une première fois en 2008 en lui injectant trois milliards d'euros, a cherché à limiter sa facture en rachetant cette filiale, dont la valeur est estimée entre 3 et 7,5 milliards d'euros.

Autre point sur lequel les discussions ont avancé, selon la presse: la répartition des garanties à apporter à la future "bad bank" qui subsistera à l'issue du démantèlement. Il s'agit d'une structure de défaisance pour isoler les actifs les plus risqués qui plombent aujourd'hui le bilan de l'établissement.

Conformément au souhait de Paris, la Belgique assurerait la majeure partie des garanties de la "band bank" (60%), contre 36,5% pour la France et 3,5% pour le Luxembourg, croit savoir le site internet de L'Echo.

Cette répartition présenterait l'avantage pour la France de ne pas trop mettre en péril sa note triple A, attribuée par les agences de notation et qui est un gage de confiance sur les marchés financiers.

Seul hic: la Belgique est à son tour sous la pression des agences de notation, Moody's ayant prévenu vendredi qu'elle pourrait abaisser la note du pays en raison de son soutien financier à Dexia.

Dernier point: l'Etat français devrait racheter l'activité de financement des collectivités locales françaises pour un montant de 650 à 700 millions, mais se heurte aux réticences de la Caisse des dépôts, selon des médias. Interrogée par l'AFP, la CDC a refusé de commenter ces assertions.