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Le Tribunal arbitral du sport a jugé inapplicable la Charte olympique interdisant aux athlètes suspendus pour plus de six mois de participer aux Jeux olympiques. Une décision qui ouvre la voie à plusieurs athlètes pour Londres-2012.

REUTERS - Le Tribunal arbitral du sport (Tas) a ouvert la voie jeudi à la participation aux Jeux olympiques de Londres l'an prochain de dizaines d'athlètes suspendus pour dopage, en jugeant inapplicable une disposition du code de la Charte olympique.

Selon la règle 45 de ce texte, souvent appelée "Règle Osaka", tout athlète suspendu pour une période de plus de six mois en raison d'une violation des règles antidopage ne peut pas participer aux JO qui suivent l'expiration de sa suspension.

Invité à se pencher sur cette disposition prise en juin 2008 par le Comité international olympique (CIO), le TAS explique dans un communiqué publié par ses services que cette règle est "non valable et inapplicable".

La décision du Tas signifie notamment que l'Américain LaShawn Merritt, champion olympique du 400m et condamné à 21 mois de suspension pour dopage en 2009 et 2010, pourra concourir à Londres.

Sa suspension a pris fin en juillet dernier et il a participé en août en Corée du Sud aux championnats du monde, s'adjugeant la médaille d'argent du 400m et la médaille d'or du relais 4x400m avec les Etats-Unis.

La révocation de la règle du CIO permettrait également à des athlètes condamnés pour dopage à de longues peines de prendre part aux Jeux d'hiver qui auront lieu à Sotchi en Russie en 2014.

Le CIO a pris acte de la décision du Tas en exprimant sa "déception" et sa volonté d'obtenir à l'avenir des sanctions encore plus dures pour les contrevenants, en s'appuyant sur l'Agence mondiale antidopage (Ama).

Tolérance zéro

"Le CIO respecte pleinement le tribunal arbitral du sport et se conformera bien sûr à son jugement. Le CIO a une politique de tolérance zéro contre le dopage, et a montré et continuera de montrer sa détermination à attraper les tricheurs", dit-il Selon l'Association internationale des fédérations d'athlétisme (IAAF), une cinquantaine de personnes sont concernées par cette décision pour l'athlétisme.

"Nous ne pensons pas que la décision du Tas aura un impact négatif sur le mouvement antidopage. S'il s'agit d'aggraver les sanctions pour violation des règles antidopage, la possibilité existe déja dans le Code mondial avec des sanctions allant de deux à quatre ans dans les cas graves", a estimé Nick Davies, porte-parole de l'IAAF.

La patineuse de vitesse Claudia Pechstein, l'athlète la plus médaillée aux Jeux d'hiver de l'histoire du sport allemand, condamnée en 2009 à deux ans de suspension pour dopage, s'est déclaré satisfaite du jugement du Tribunal.

"La justice l'a emporté et la voie est libre désormais pour ma dixième médaille olympique", a déclaré Pechstein, qui veut participer aux épreuves de cyclisme aux Jeux de Londres, et au patinage de vitesse à Sotchi deux ans plus tard.

Interdit de Jeux par le Comité olympique britannique, le cycliste David Millar a indiqué de son côté qu'il lui fallait un peu de temps pour "digérer" cette nouvelle."Le jugement du Tas sur la règle 45 du CIO est une bonne chose pour l'avenir du sport international. Il ne s'agit qu'une question de temps avant que tous les pays ne respectent le code de l'Ama", écrit-il sur son compte Twitter.