Auditionné par la brigade financière le 22 septembre après ses révélations sur des fonds occultes provenant de dirigeants africains, Robert Bourgi doit être entendu ce jeudi dans le cadre de l'enquête sur les "biens mal acquis".
AFP - Robert Bourgi, qui accuse Jacques Chirac d'avoir reçu des fonds occultes de chefs d'Etat africains, sera entendu jeudi dans le cadre de l'enquête sur "les biens mal acquis" en France par trois d'entre eux, a-t-on appris mercredi de source proche du dossier, confirmant une information de Bakchich.
itCette audition avait été demandée par l'ONG Transparency International (TI) à l'origine de la plainte ayant débouché sur l'ouverture d'une enquête, fin 2010, sur les conditions d'acquisition d'un important patrimoine immobilier et mobilier en France par trois chefs d'Etat africains, Denis Sassou Nguesso, du Congo, Teodoro Obiang, de Guinée équatoriale, et le défunt chef d'Etat gabonais, Omar Bongo.
Tous les trois sont cités par M. Bourgi comme ayant fait partie des chefs d'Etat africains qui auraient, selon lui, alimenté les fonds occultes destinés à Jacques Chirac et Dominique de Villepin.
Dans un entretien au JDD à la mi-septembre, Robert Bourgi, ancien conseiller de l'ombre chargé des affaires africaines, a accusé MM. Chirac et de Villepin, d'avoir reçu des fonds occultes provenant de dirigeants africains.
"A l'approche de la campagne présidentielle de 2002, Villepin m'a carrément demandé +la marche à suivre+", a-t-il affirmé.
"Par mon intermédiaire, et dans son bureau, cinq chefs d'Etat africains --Abdoulaye Wade (Sénégal), Blaise Compaoré (Burkina Faso), Laurent Gbagbo (Côte d'Ivoire), Denis Sassou Nguesso (Congo-Brazzaville) et, bien sûr, Omar Bongo (Gabon)-- ont versé environ 10 millions de dollars pour cette campagne de 2002", prétend l'avocat.
M. Bourgi est par la suite revenu sur ses accusations visant Abdoulaye Wade, ce dernier retirant en retour une plainte en diffamation contre l'avocat.
M. Bourgi a été entendu le 22 septembre par les policiers de la brigade financière dans le cadre de l'enquête préliminaire ouverte le 13 septembre après ses propos dans la presse.