Deux Camerounais, interpellés en juillet, ont comparu mardi devant la justice de Yaoundé pour pratiques homosexuelles dans un pays où elles sont interdites et passibles de 5 ans de prison. Depuis 2005, l'homophobie connaît un nouvel élan.
Être homosexuel c'est être criminel, au Cameroun. Deux jeunes hommes arrêtés le 26 juillet dernier comparaissent une nouvelle fois devant la justice camerounaise ce mardi. Leur tort ? Avoir été surpris par la police devant une boîte de nuit de la capitale, Yaoundé, en plein acte sexuel avec un troisième homme, à bord de leur véhicule.
Détenus depuis dans la prison centrale de Kondengui à Yaoundé, Jonas et Francky, 19 et 20 ans, ont été inculpés pour homosexualité, au titre de la Section 347 bis du Code pénal camerounais qui érige en infraction les actes sexuels entre personnes du même sexe. Ils sont passibles de six mois à cinq ans d’emprisonnement et d’une amende allant de 20 000 à 200 000 francs CFA (30 à 300 euros).
Alors que de plus en plus de pays occidentaux autorisent le mariage gay, en Afrique au contraire, la pénalisation de l’homosexualité reste la règle. Selon les chiffres de la CDHGL, plus de deux tiers des pays africains criminalisent les rapports sexuels consentis entre individus de même sexe. En mai dernier, un député ougandais a présenté un projet de loi, reporté sine die, qui pourrait rendre passible de peine de mort les homosexuels.