Le Premier ministre israélien, qui doit se rendre ce mardi à New York, a proposé de rencontrer le président palestinien Mahmoud Abbas pour des négociations directes à quelques jours de la demande d'adhésion d'un État palestinien à l'ONU.
Actuellement, blocked::http://www.un.org/fr/members/index.shtml">193 États sont membres de l’ONU. Conformément à sa Charte, "tous [les] États pacifiques qui [en] acceptent les obligations" et dont la candidature a été validée par l’organisation peuvent y adhérer. Sur recommandation du Conseil de sécurité, c’est l’Assemblée générale qui décide de l’adhésion ou non d’un État candidat.
Il existe également un statut d’État non membre de l’ONU qui permet aux pays, organisations ou entités qui en bénéficient d’être associés à une ou plusieurs institutions spécialisées des Nations unies, comme l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ou l’Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), etc. Ce statut permet de demander également celui d’observateur permanent au sein des Nations unies et d’assister ainsi à la plupart de ses réunions ou d’en consulter la documentation. Le Vatican et l’Autorité palestinienne (Mission permanente d’observation de la Palestine auprès de l’Organisation des Nations unies) en bénéficient par exemple.
AFP - Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a proposé lundi soir une rencontre avec le président palestinien Mahmoud Abbas lors de l'Assemblée générale de l'ONU cette semaine à New York, réitérant une nouvelle fois son appel à des négociations directes.
"Le Premier ministre est intéressé par une rencontre avec le président de l'Autorité palestinienne à New York", affirme un communiqué de son bureau publié à quelques jours de la demande d'adhésion d'un Etat de Palestine à l'ONU que Mahmoud Abbas est déterminé à présenter vendredi.
"J'appelle le président de l'Autorité palestinienne à ouvrir des négociations directes à New York qui se poursuivront ensuite à Jérusalem et Ramallah" en Cisjordanie, a ajouté le bref communiqué, réaffirmant une position connue du Premier ministre israélien.
M. Abbas, qui est arrivé dès lundi à New York, a personnellement informé le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon de son intention de lui remettre vendredi la demande d'adhésion pour qu'elle soit soumise au Conseil de sécurité, en sa qualité de chef de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), "seul représentant légitime du peuple palestinien".
M. Netanyahu doit se rendre lui-même mardi à New York pour exprimer la "vérité" d'Israël face à la revendication palestinienne.
Il doit rencontrer mercredi le président américain Barack Obama et prendre la parole vendredi à la tribune de l'Assemblée générale des Nations unies, le même jour que le président palestinien.
Le gouvernement israélien ainsi que les Etats-Unis s'opposent à la démarche de Mahmoud Abbas en dénonçant une "initiative unilatérale" et en affirmant qu'un Etat palestinien ne peut être créé que dans le cadre d'un accord de paix avec Israël.
A moult reprises depuis le gel des négociations directes, il y a un an, M. Netanyahu s'est dit prêt à rencontrer --"immédiatement à Jérusalem ou à Ramallah"-- Mahmoud Abbas.
Ce dernier s'y est refusé tant que le Premier ministre israélien maintiendrait son refus d'un arrêt de la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est annexée.
Le dirigeant palestinien exige également que les négociations se fondent sur des "paramètres clairs", notamment sur la base des lignes de juin 1967 pour définir les frontières du futur Etat palestinien, c'est-à-dire celles qui prévalaient sur le terrain avant la conquête de la Cisjordanie, de Jérusalem-Est et de la bande de Gaza.
Jusqu'à présent, M. Netanyahu a repoussé ces demandes en rejetant toute condition préalable à des négociations.
Sur le chemin de New York, M. Abbas a dit s'attendre à des temps "très difficiles" après la requête palestinienne à l'ONU.
"D'ici à vendredi, nos efforts se concentreront sur la demande d'adhésion à l'ONU, nous ne discuterons pas d'autres idées", a insisté M. Abbas, en réponse aux efforts diplomatiques en cours pour dissuader les Palestiniens de réclamer une adhésion pleine et entière de leur Etat à l'ONU.
Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, espère de son côté infléchir la position palestinienne et éviter un bras de fer, qui pourrait selon lui provoquer "une explosion de violence dans la région".
"Nous devons trouver une solution équilibrée. Nous avons trois ou quatre jours pour trouver une telle solution", a déclaré M. Juppé, jugeant le statu quo "inacceptable et intenable".
Selon un sondage publié lundi, 83% des Palestiniens soutiennent la demande d'adhésion qui sera soumise vendredi à l'ONU, même s'ils redoutent également de graves conséquences économiques qui pourraient s'ensuivre.
De leur côté, les Etats-Unis redoublent d'efforts pour convaincre les autres membres du Conseil de sécurité de ne pas apporter à la démarche palestinienne les neuf voix nécessaires (sur 15), ce qui leur éviterait d'avoir à y opposer leur veto, un an après le discours du président Barack Obama affirmant vouloir voir un Etat palestinien entrer à l'ONU en 2011.