
Quatre personnes, dont trois touristes malaisiens, ont péri dans des attaques à la bombe perpétrées vendredi dans la province de Narathiwat. Ces attentats ont été attribués à des insurgés contestant la domination de Bangkok dans la région.
AFP - Quatre personnes dont trois touristes malaisiens ont été tuées et plus de 110 autres blessées dans une série d'attentats perpétrés dans l'extrême sud thaïlandais, en proie à une insurrection depuis 2004, a annoncé la police.
Les trois Malaisiens, dont un enfant de trois ans, et le ressortissant thaïlandais ont été tués vendredi soir par des explosions près de deux hôtels et d'un centre culturel chinois de la ville de Sungai Golok, dans la province de Narathiwat.
Un responsable policier a indiqué craindre que les étrangers aient été délibérément visés, dans une région où les attaques visent en général les forces de l'ordre, les fonctionnaires et les civils locaux, bouddhistes comme musulmans.
"Les insurgés ont tenté de porter la violence au niveau du terrorisme international en visant des étrangers", a affirmé Phaithoon Choochaiya, commandant de la police de la région.
L'insurrection a fait plus de 4.800 morts depuis janvier 2004 dans cette région rattachée à la Malaisie jusqu'au début du XXe siècle et où des groupes rebelles luttent contre la domination de Bangkok.
Le conflit est de nature politique, mais s'est alimenté d'une dimension religieuse au sein d'une population majoritairement d'ethnie malaise et de confession musulmane, contrairement au reste de la Thaïlande, essentiellement bouddhiste.
Une quarantaine de personnes étaient encore hospitalisées samedi, dont une vingtaine de Malaisiens, selon l'hôpital de Sungai Golok. Deux bombes avaient été placées sur des motos, une troisième probablement dans une voiture.
D'autres sources militaires et policières ont cependant évoqué la piste d'une revanche de trafiquants de drogue après des opérations des forces de sécurité.
"Les explosions étaient évidemment des vengeances des trafiquants qui financent les insurgés. A chaque fois qu'on s'occupe de la drogue, il y a des violences", a indiqué à l'AFP le colonel de police de Sungai Golok, Jakkarporn Tantong.