L'Espagne a remporté les deux premiers simples en demi-finales de la Coupe Davis face à la France vendredi, grâce aux victoires de Rafael Nadal sur Richard Gasquet et de David Ferrer sur Gilles Simon. Les Bleus pourraient se voir privés de finale.
REUTERS - L'équipe de France de tennis a vécu vendredi la pire journée de son histoire
en Coupe Davis et peut pratiquement tirer une croix sur une nouvelle finale.
Menés deux points à zéro sur la terre battue de Cordoue par une équipe d'Espagne redoutable et revancharde après l'élimination l'an dernier à Clermont-Ferrand, les Français n'ont grappillé que dix jeux lors des deux premiers simples.
La mission française relève désormais de l'exploit, quand on sait que l'Espagne n'a perdu qu'une seule fois en Coupe Davis après avoir mené 2-0. C'était en 1966 à Barcelone face au Brésil.
Rafael Nadal a d'abord balayé Richard Gasquet 6-3 6-0 6-1 (en 2h07) avant que David Ferrer n'enfonce le clou face à Gilles Simon sur le score de 6-1 6-4 6-1 (en 2h08). La punition a duré au total quatre heures et quinze minutes.
"Les adversaires ont été à la hauteur de ce qu'on attendait d'eux. On a été moyens alors qu'il aurait fallu être très bons", a déclaré Guy Forget.
"Objectivement, sur terre battue, ils sont largement supérieurs à nous. La logique est là. On joue face à la meilleure équipe du monde sur terre battue", a ajouté le capitaine français.
"On est à notre place. A chaque fois qu'on a eu l'espoir de recoller au score, ils ont été plus percutants, plus solides. A nous de rectifier le tir pour le double. J'aurais aimé plus de punch et plus de prise de risques. Je suis un peu frustré."
C'est la quatrième fois depuis qu'il est capitaine que Forget se retrouve à 0-2 le vendredi soir.
"Ce n'est pas ma pire expérience sur le banc. Beaucoup d'équipes auraient voulu être à notre place. Ce qui est frustrant, c'est que Gilles et Richard pouvaient mieux faire. On
pouvait proposer un autre tennis', a-t-il regretté.
Gasquet atomisé par Nadal
Guy Forget n'a pas voulu revenir sur ses choix initiaux. "Je n'ai pas envie de m'infliger cette réflexion. Je ne suis pas convaincu que Jo-Wilfried Tsonga aurait fait mieux que Gilles. Il aurait fait différemment."
"De toute façon, j'avais besoin de lui pour le double avec Michaël Llodra. Il pourra montrer l'étendue de son talent", a ajouté Forget.
Nadal, que l'on disait fatigué et encore sous le coup du décalage horaire après sa finale perdue lundi à l'US Open face au Serbe Novak Djokovic, a atomisé Gasquet.
"Je servais bien, en particulier dans les deux premiers sets et cela m'a donne un grand équilibre. Tout cela est positif car si la partie s'était éternisée, cela aurait pu être difficile
pour moi", a déclaré l'Espagnol.
Gasquet encaisse ainsi sa 10e défaite en 10 rencontres contre Nadal, qui n'a perdu au cours de sa carrière qu'une seule fois un match sur terre battue disputé au meilleur des cinq sets.
A 5-1 au troisième set, l'Espagnol a disposé de deux balles de match. Une seule a suffi, un amorti qui symbolisait la supériorité du roi de la terre battue dans son antre.
Le Français enregistre au passage la défaite la plus cuisante de sa carrière en Coupe Davis.
Après un premier set où il a entretenu l'espoir, Richard Gasquet n'a pu rivaliser avec son adversaire, pourtant revenu à la hâte de New York après sa défaite face à Novak Djokovic.
"Cette défaite a un goût désagréable, c'est clair, a dit Richard Gasquet. On ne va pas non plus se suicider après une défaite face à Rafael Nadal. Le résultat est sévère. A chaque
fois que je montais, je prenais un passing. J'ai commis quelques erreurs, j'ai mal géré des attaques et cela a défilé."
En terme de jeux, ce n'est pas la défaite la plus rude subie par un joueur tricolore en Coupe Davis. En 2004, lors d'un cinquième match décisif en Russie, Paul-Henri Mathieu n'avait pu sauver que quatre jeux face à Igor Andreev.