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Primaire socialiste : un premier débat télévisé pour afficher ses différences

Les six candidats socialistes ont tenté de se démarquer lors du premier débat télévisé, jeudi soir, au cours duquel chacun a exposé ses priorités pour la campagne de 2012. Le premier tour des primaires est prévu le 9 octobre.

AFP - A 24 jours du scrutin, les six candidats à la primaire PS se sont confrontés jeudi soir, sans vigueur, ni relief, lors de leur première joute audiovisuelle sur France 2 devant les Français, avec l'enjeu de se démarquer sans s'affronter.

L'exercice était à ce point contraint, qu'aucun ne s'est risqué à égratigner ses concurrents. L'atmosphère était ainsi à la fois empreinte de solennité et de gravité, tant lors de leur présentation (une minute chacun) que durant leur grand oral (10 minutes chacun) sur le thème de la crise et un de son choix.

Martine Aubry a détaillé ses "priorités": "l'emploi, pouvoir d'achat, l'éducation et la sécurité". L'ancien numéro deux du gouvernement Jospin, se disant "déterminée" et "prête", a fait valoir "toutes ses responsabilités" passées.

Manuel Valls, qui veut incarner "la gauche qui dit la vérité", a dit : "Nicolas Sarkozy a échoué mais les vieilles recettes ne sont plus d'actualité". Sa "priorité, le désendettement du pays". "Promettre aux Français" une hausse des salaires immédiate, c'était "leur mentir, a dit le député de l'Essonne.

Arnaud Montebourg, chantre de la démondialisation, a dénoncé "les responsables de la crise": "la finance mondiale et les gouvernements qui ont démissionné devant elle". Il a proposé le partage des profits des entreprises, le blocage des loyers, et le versement d'allocations familiales dès le premier enfant afin de défendre le pouvoir d'achat.

Lui, le petit-fils d'un "Arabe d'Algérie", fils de "boucher-charcutier", qui veut des "mesures radicales et draconiennes", a rappelé qu'il était "un enfant de cette République mélangée qui a fait la France".

Seul candidat non socialiste, le PRG Jean-Michel Baylet a mis en avant sa volonté d'apporter à la primaire sa "sensibilité", "celle d'un chef d'entreprise engagé à gauche" et celle "d'un militant radical" qui veut "mettre ses idées au service du progrès et du rassemblement pour la victoire en 2012".

Il a souligné que son programme comprenait aussi "la légalisation du cannabis", soulignant que ce n'était "pas la même chose" que la dépénalisation, qui "ne règle rien". Il a plaidé en outre pour le droit de mourir dans la dignité.

L'ex-candidate à l'Elysée en 2007 a affirmé vouloir "reconstruire l'escalier social pour tous ceux qui font des efforts", estimant que "la République française, (c'était) l'égalité des possibles".

"Je ferai la République du respect de l'ordre social", assurant qu'elle serait "garante de l'ordre moral public, de la morale publique". Elle a promis "un comité de surveillance des engagements", "avec 50% (de membres) de la majorité, 50% de l'opposition."

Boursière, elle a affirmé avoir franchi les étapes "sans relations et sans piston".

François Hollande a jugé que "la seule question qui vaille" était de "réussir le changement en 2012". Pour le député de Corrèze, trois conditions sont nécessaires: "la crédibilité", "la justice notamment fiscale sans laquelle il n'y a pas d'efforts consentis, une grande espérance sans laquelle une nation ne peut pas se redresser".

Très offensif, il a répété sa volonté de recréer 60.000 postes dans l'Education durant le prochain quinquennat, défendant son projet de "contrat de génération", sa réforme fiscale, qui sera "le premier acte de sa candidature" et réaffirmé sa position sur le nucléaire.

Dans la troisième partie de 50 minutes, temps fort de l'émission, debout devant leurs pupitres, ils devaient ensuite s'interpeller et répondre, chacun pouvant marquer avec plus de vigueur sa différence. Avant un mot de conclusion pour chacun.